14 000 suppressions de postes : Chatel et la politique de la terre brulée

Les 14 000 nou­velles sup­pres­sions de postes annon­cées par Luc Chatel sont une étape sup­plé­men­taire dans la poli­tique de des­truc­tion de l’école publique que les ministres de Sarkozy auront pra­ti­quée pen­dant 5 ans.

Luc Chatel vient de faire un sacré cadeau de Noël au monde ensei­gnant en annon­çant la sup­pres­sion de 14 000 nou­veaux postes après les 40 000 sup­pri­més depuis 2008.

Les pro­messes n’engagent que ceux qui croient les men­teurs, pour­tant Sarkozy avait pro­mis au prin­temps der­nier qu’il n’y aurait plus de fer­me­tures dans le pri­maire. Alors que les postes de non-ensei­gnants sont en voie de dis­pa­ri­tion et que les réseaux d’aide sont exsangues des suc­ces­sives sup­pres­sions de postes, il fau­dra que le pri­maire liquide 5 700 postes.
Dans les villes ce seront des classes sur­char­gées, qui empê­che­ront un sui­vi des élèves en dif­fi­cul­té, dans les cam­pagnes s’ajoutera une géné­ra­li­sa­tion des classes à cours mul­tiples, ren­dant le métier plus contrai­gnant pour les ensei­gnants. Comment apprendre à lire à 32 CP-CE1 ? Comment gérer des qua­druples niveaux à 28 élèves ?

Le secon­daire est aus­si lar­ge­ment tou­ché avec plus de 6 500 postes à rendre. Alors que la dif­fi­cul­té des condi­tions de tra­vail et le manque de recon­nais­sance de la pro­fes­sion poussent des col­lègues jusqu’au sui­cide, Luc Chatel n’a comme unique réponse qu’une nou­velle vague de sup­pres­sions de postes.
Pourtant com­ment garan­tir, la « réus­site de tous » avec les tailles dis­pro­por­tion­nées que peuvent prendre les classes, en effet com­ment gérer des ter­mi­nales de 38 élèves ? Mais les sup­pres­sions de postes contri­buent aus­si à un abais­se­ment de l’éventail édu­ca­tif, la dis­pa­ri­tion de l’enseignement de l’histoire en ter­mi­nale S consti­tue un sinistre exemple de l’abandon d’une poli­tique édu­ca­tive géné­rale per­met­tant à cha­cun d’acquérir une culture géné­rale suf­fi­sante.

Les seuls recru­te­ments que le Ministre opère sont ceux d’Équipes Mobiles de Sécurité et autres agents de sécu­ri­té, qui par­ti­cipent un peu plus au cli­mat délé­tère qui peut régner dans cer­tains éta­blis­se­ments.

Toute les aca­dé­mies sont tou­chées, même celles dont les effec­tifs sont en aug­men­ta­tion, fai­sant fi de toute pers­pec­tive. Pourtant M. Chatel nous assure que le niveau d’encadrement reste suf­fi­sant. Mais com­ment se fait-il que les annonces de recru­te­ments de chô­meurs sur des postes d’enseignants se mul­ti­plient dans les Pôles Emploi ? Comment se fait-il que le nombre de rem­pla­ce­ments non assu­rés aug­mente chaque année ? La seule réponse est que cette poli­tique s’inscrit bien dans la décons­truc­tion du sys­tème édu­ca­tif, pré­pa­rant ain­si la pri­va­ti­sa­tion de l’enseignement.

Face à ces coups, il n’est pas ques­tion d’attendre un quel­conque sau­veur, au risque de se réveiller avec les mêmes liqui­da­teurs au pou­voir. Il est temps d’en finir avec les mobi­li­sa­tions épar­pillées qui ne nous ont menées à rien ces der­nières années. La FTE-CNT rap­pelle que seul un mou­ve­ment fort, s’appuyant sur les déci­sions prises par la base sera à même de créer le rap­port néces­saire à l’arrêt de ces sup­pres­sions et à la mise en place d’une poli­tique édu­ca­tive tenant compte des besoins des élèves et des per­son­nels.

Fédération des Travailleurs/​euses de l’éducation CNT

http://www.cnt‑f.org/fte/?14 – 000-SUPPRESSIONS-DE-POSTES