8 mars : dans l’Éducation, grève féministe !

8 MARS, DANS L’ÉDUCATION

GRÈVE FÉMINISTE ET RECONDUCTIBLE !

Les contre-réformes s’enchaînent, atta­quant les droits des femmes : le 8 mars, tou·tes dans la rue… et après, on conti­nue !

Les contre-réformes se sont suc­cé­dées depuis quelques mois, et n’ont fait qu’accentuer les inéga­li­tés entre les hommes et les femmes dans l’éducation, au lieu de les résor­ber. Concernant les retraites, le tra­vail repro­duc­tif et domes­tique, non rému­né­ré, qui entraîne des car­rières hachées et des temps par­tiels, n’a pas été pris en compte, mal­gré une lutte achar­née.

C’est la même logique qui est à l’œuvre concer­nant le Pacte : outre le fait que cette non-reva­lo­ri­sa­tion est reje­tée par l’ensemble des enseignant·es, les femmes en sont davan­tage vic­times pour les mêmes rai­sons.

Pour nous, travailleur·euses de l’éducation, les consé­quences de notre sys­tème patriar­cal se mani­festent au quo­ti­dien !

Pour une revalorisation des métiers de l’éducation et du soin

D’abord, par les bas salaires et les condi­tions de tra­vail pitoyables pour les métiers les plus fémi­ni­sés de l’Éducation natio­nale : salaires de misère, ser­vices décou­pés entre une mul­ti­tude d’établissement, refus de recon­nais­sance des com­pé­tences d’accompagnement néces­saires pour les AESH, temps par­tiels subis notam­ment chez les AED. Les postes les mieux rému­né­rés et les plus éloi­gnés des salles de classe sont lar­ge­ment occu­pés par des hommes qui décident pour cel­leux qui sont en face des élèves tous les jours, avec de moins en moins de moyens et des condi­tions d’enseignement de plus en plus dif­fi­ciles. La non-recon­nais­sance des métiers du soin et de l’éducation par le sys­tème patriar­cal est encore une fois à l’œuvre à tous les niveaux de l’éducation, de la crèche à l’université.

Un système éducatif façonné par l’hétéro-patriarcat

Les stig­mates du sexisme sont pré­sents à tous les niveaux de l’éducation :

  • culture du viol, har­cè­le­ment sexiste et agres­sions du col­lège à l’enseignement supé­rieur, entre élèves mais aus­si au sein et par le corps édu­ca­tif, avec des réac­tions des éta­blis­se­ments allant de timo­rées jusqu’à la pro­tec­tion des agres­seurs.
  • pro­pos dégra­dants, sexistes, homo-phobes et trans­phobes imprègnent nos salles de classe, par le dis­cours de certain·es enseignant·es, des manuels sco­laires et des pro­grammes eux même. Entre fémi­nisme essen­tia­liste, trans­pho­bie, puto­pho­bie, et invi­si­bi­li­sa­tion des femmes et des per­sonnes mino­ri­sées, le che­min vers l’abolition de l’hétéro-patriarcat est encore long dans tous les éta­blis­se­ments sco­laires ! Les relents réac­tion­naires sur l’uniforme et les tenues des élèves n’est qu’une démons­tra­tion de plus que le contrôle du corps des femmes et des minorisé·es doit se faire dès le plus jeune âge.
  • orien­ta­tions gen­rées, qui éloignent consciem­ment ou incons­ciem­ment les femmes et les mino­ri­tés de genre de cer­taines filières d’excellence (quoique nous soyons pour l’abolition de ces filières, force est de consta­ter qu’elles sont un ins­tru­ment de plus du sys­tème capi­ta­liste patriar­cal pour main­te­nir les pauvres et les mino­ri­tés de genre à leur place en bas de l’échelle sociale).

Face à ces pro­blèmes, les réponses de la hié­rar­chie sont bien faibles. Le tra­vail des référent·es éga­li­tés est ins­tru­men­ta­li­sé par l’institution, pour construire un dis­cours emprunt de bonne conscience alors que sur le fond, les inéga­li­tés per­sistent. Pour cause, le peu de place don­née à l’éducation à la vie affec­tive et sexuelle (alors que c’est obli­ga­toire ! ) démontre le mépris du Ministère quand aux inéga­li­tés et aux vio­lences qui peuvent s’exercer dans la sphère domes­tique. La même logique est à l’œuvre quand en octobre les sénateur·rices adoptent une loi contre l’écriture inclu­sive.

Pour une éducation anti-patriarcale et autogestionnaire !

Nous exi­geons dès main­te­nant :

  • une reva­lo­ri­sa­tion des salaires de tous les per­son­nels, avec aug­men­ta­tion pro­gres­sive jusqu’à dis­pa­ri­tion des dif­fé­rences et des inéga­li­tés sala­riales ;
  • l’organisation éga­li­taire, anti-sexiste et démo­cra­tique de la ges­tion des éta­blis­se­ments par la com­mu­nau­té sco­laire (per­son­nels et usager·es, de façon pari­taire, dans le res­pect des rôles de chacun·e).

tract8mars2024STECNT35

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