UN MOIS DE SEPTEMBRE PLEIN DE DÉFIANCE !

Avec un peu de recul sur cette ren­trée bien par­ti­cu­lière quel bilan peut-on tirer de celle-ci ?

Les écoles, col­lèges, lycées et uni­ver­si­tés ont toutes repris. Les col­lègues ont adap­té comme illes pou­vaient les cir­cu­laires et autres pro­to­coles sani­taires contra­dic­toires baclés, écrits par deux ministres com­plè­te­ment cou­pés de la réa­li­té du ter­rain. Les arrière-pen­sées minis­té­rielles étaient faciles à décryp­ter : remettre devant la classe les travailleur·euses de l’é­duc pour per­mettre aux parents d’al­ler au tra­vail, quoi­qu’il en coûte.

Déconfinement, masques, pro­to­coles… n’en jetez plus !

On a donc vu une cir­cu­laire tom­ber la veille de la ren­trée après moultes réécri­tures, signes d’un mépris constant pour nos col­lègues pré­caires (AESH, AED, vaca­taires). Qu’en rete­nir ? Le coût des masques sera à la charge des usager·es ! Côté employeur, on assiste à des pénu­ries assez éton­nantes dans cer­tains éta­blis­se­ments, tan­dis que par­fois dans la même com­mune, une autre école ou un autre col­lège est bien four­ni. On assiste éga­le­ment à de grandes dis­pa­ri­tés entre les per­son­nels ter­ri­to­riaux.

Au bout de quelques jours cer­taines classes ferment leurs portes, puis cer­taines écoles, puis cer­taines pro­mos d’é­ta­blis­se­ments supé­rieurs. La faute : cette jeu­nesse qui a chop­pé le virus en vacances, dans des soi­rées étu­diantes, etc etc… sur­tout pas à l’é­cole ! Pourtant un consen­sus scien­ti­fique émerge sur l’i­na­dap­ta­tion du pro­to­cole en matière de masque dans le 1er degré ; sur­tout pas au lycée ni à la fac ! Pourtant les classes ou les amphis sont sur­char­gés. En cette fin de mois de sep­tembre, ces contra­dic­tions deviennent criantes et insup­por­tables : alors que par­tout les res­tric­tions pleuvent (la métro­pole ren­naise et le dépar­te­ment ont été clas­sés en zone d’alerte maxi­male), chez nous le pro­to­cole est allé­gé. Mais, para­doxa­le­ment, il demeure dif­fi­cile à gérer et à res­pec­ter, entraî­nant une fati­ga­bi­li­té et las­si­tude beau­coup plus impor­tante que d’ha­bi­tude au même moment de l’an­née : il ne faut pas hési­ter à le signa­ler dans les registres SST (désor­mais acces­sibles par tou­ta­tice, voir ci-des­sous) !

Sur les masques, le gou­ver­ne­ment a éga­le­ment un dis­cours incom­pré­hen­sible : inutiles, puis de temps en temps, main­te­nant en per­ma­nence… Ces errances de com­mu­ni­ca­tion ont favo­ri­sé le déve­lop­pe­ment des dis­cours com­plo­tistes anti-masques. Nous savons que le virus est là, mais la désor­ga­ni­sa­tion actuelle est la faute de l’État, qui n’a pas anti­ci­pé, pire, qui s’est atta­qué sys­té­ma­ti­que­ment aux ser­vices publics qui se sont retrou­vés en pre­mière ligne sans moyens ! Aujourd’hui, si nous por­tons le masque et appli­quons les gestes bar­rière, ce n’est pas en signe de sou­mis­sion à un pou­voir incom­pé­tent et contra­dic­toire, mais c’est par soli­da­ri­té avec les travailleur·euses de la san­té (entre autres) qui se trou­ve­ront de nou­veau en pre­mière ligne devant la 2ème vague de conta­mi­na­tion qui s’an­nonce !

Qu’a fait le pou­voir depuis le décon­fi­ne­ment ? Dans les hôpi­taux, tou­jours pas remis de la 1ère vague, on com­mence bien à se le deman­der… Dans l’Éducation natio­nale, on se le demande aus­si ! Que se pas­se­ra-t-il en cas de recon­fi­ne­ment ? Ou d’ab­sence mas­sive de per­son­nels et d’é­lèves du fait de la mul­ti­pli­ca­tion des clus­ters ? Rien n’est prêt. Aucun ensei­gne­ment n’a été tiré du prin­temps der­nier.

Évaluations natio­nales… la coupe est pleine !

La seule chose que le ministre a su dégaî­ner, c’est la géné­ra­li­sa­tion des éva­lua­tions natio­nales, soi-disant pour nous aider à poser un « diag­nos­tic » sur les dif­fi­cul­tés des élèves suite au confi­ne­ment, et nous offrir des pistes de remé­dia­tion. Mais à quoi servent des éva­lua­tions, qui n’ont pas été conçues par les enseignant·es en fonc­tion de leurs besoins réels, un mois après la ren­trée ? Le ministre croie réel­le­ment que nous avons atten­du un mois pour com­men­cer à repé­rer les dif­fi­cul­tés (qui ne sont d’ailleurs pas que sco­laires…) de certain·es de nos élèves, et tra­vailler avec les familles pour y remé­dier ? De qui se moque-t-on ? Ces éva­lua­tions sont inutiles, chro­no­phages, angois­santes pour les élèves, culpa­bi­li­santes pour les per­son­nels… Elles ne servent qu’à ali­men­ter la machine à sta­tis­tique du minis­tère afin d’é­tayer un dis­cours « de la confiance » dont plus per­sonne n’est dupe aujourd’­hui ! Plus inquié­tant encore, cer­taines ques­tions posées dans ces éva­lua­tions sur le confi­ne­ment font froid dans le dos : « lorsque vous envoyiez du tra­vail à votre pro­fes­seur, com­ment vous fai­sait-il un retour ? » ou encore « com­ment vos pro­fes­seurs vous don­naient-ils le tra­vail à faire ? » On voit déjà poindre le retour du prof bashing !

Nous vou­lons une école joyeuse et vivante !

La meilleure façon de se défendre aujourd’­hui, c’est l’ac­tion col­lec­tive, pour exi­ger :

  • des pro­tec­tions adap­tées pour toutes et tous, élèves comme per­son­nels à la charge de l’État
  • la pré­pa­ra­tion dès main­te­nant de la 2nde vague, avec des moyens maté­riels notam­ment, mais aus­si un accom­pa­gne­ment digne de ce nom (édu­ca­tif, péda­go­gique, mais aus­si social, psy­cho­lo­gique…)
  • la sup­pres­sion du jour de carence
  • une baisse des effec­tifs en classe, afin de per­mettre une meilleure prise en charge de tous les élèves, quel que soit leur pro­fil, dans ce contexte post-confi­ne­ment
  • le déve­lop­pe­ment du co-ensei­gne­ment sur la base du volon­ta­riat
  • une baisse du temps de tra­vail sans perte de salaire, pour accom­pa­gner une créa­tion mas­sive de postes
  • la fin de l’au­to­ri­ta­risme hié­rar­chique à tous les éche­lons, du pilo­tage par les chiffres, et le retour d’une vraie liber­té péda­go­gique
  • des locaux mieux adap­tés aux enjeux sani­taires et cli­ma­tiques contem­po­rains

Ces reven­di­ca­tions ne sont qu’un pré­re­quis, car c’est bien d’une autre école que nous vou­lons : une école réel­le­ment inclu­sive, sans pré­ca­ri­té, joyeuse et vivante !

Rappel des règles en appli­ca­tion :

  • en cas de symp­tomes covid : seul un méde­cin peut mettre en arrêt mala­die, ce qui entraî­ne­ra un jour de carence ; les enseignant·es ne sont alors bien enten­du pas tenu·es d’être joi­gnables par pro­note ou mail
  • cas contact : obli­ga­tion d’être en Asa, pour soi-même ou garde d’en­fant, il n’y a donc pas de rat­tra­page de cours

Renseigner le Registre Santé et Sécurité au Travail (RSST) :

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