À situation exceptionnelle,
moyens exceptionnels (ou juste normaux ? )
Tous et toutes en grève le 26 janvier !
RAS-LE-BOL, COLÈRE, ÉPUISEMENT
Depuis la rentrée de septembre, le ras-le-bol face au mépris de notre hiérarchie, la colère et l’épuisement sont profonds chez l’ensemble des travailleurs et des travailleuses de l’éducation. Nous nous évertuons depuis des mois à tenter de mettre en œuvre des protocoles – aujourd’hui « renforcés » mais toujours sans moyens – afin de protéger notre santé, celle des élèves et de leurs proches. Beaucoup de personnels, d’équipes, d’établissements, mais aussi d’enfants, se trouvent aujourd’hui au bord de l’implosion. Si nous voulons l’éviter, il nous faut du temps en commun et des moyens. L’urgence est là, et non pas dans une énième salve d’évaluations nationales en CP, en maternelle ou ailleurs (énième changement du Bac…). Et encore moins dans une nouvelle offensive contre les réseaux d’éducation prioritaire.
Le manque de remplaçantes et de remplaçants dans les équipes enseignantes, d’Atsem, d’animation, d’AESH, d’AED, d’agents de service… s’ajoute au manque de personnel structurel et déjà existant. Cela cause de constants dysfonctionnements et pèse sur tout le monde.
DES MOYENS HUMAINS POUR NOS ÉLÈVES
Le désarroi et l’anxiété des élèves, dans ce contexte difficile, s’ajoutent aux effets du confinement sur le plan scolaire et social. La nécessité de rétablir un cadre de travail serein, de pouvoir échanger en petits groupes, d’utiliser des outils particuliers (théâtre, arts visuels…) implique des moyens. Cela impose des aménagements du temps scolaire et périscolaire, comme du temps de travail des personnels, ainsi que des moyens humains via un renfort du personnel des équipes éducatives. Nous voulons travailler avec des Rased complets, solliciter des interventions extérieures et donc disposer de davantage de temps pour organiser ce travail.
Face à cette situation exceptionnelle, il nous faut des moyens exceptionnels (normaux ? ). Et ce n’est pas le télé-travail qui pourra répondre à ces besoins, comme le premier confinement nous l’a prouvé. L’aumône de 150 euros consentie par Blanquer n’y changera rien (sera-t-elle seulement versée ? ).
DES AUGMENTATIONS DE REVENUS POUR TOUTES ET TOUS
Face au gel des salaires depuis des années, la seule réponse de Blanquer est un geste ridicule qui ne compense pas les pertes subies et ne concerne que les premiers échelons. Le reste de la politique de revalorisation n’est basée que sur le développement de nouvelles primes, dont il a été démontré qu’elles étaient un outil managérial permettant d’asservir davantage les personnels, tout en accroissant les inégalités de salaires entre eux.
En contrepartie, une nouvelle politique d’évaluation des établissements est en train de se déployer. On va nous demander de nous évaluer nous-même et de nous fixer des objectifs. On nous demandera ensuite des comptes sur l’atteinte de nos propres objectifs, avec bien sûr le risque que les moyens attribués à l’établissement en dépendent !
LA LIBERTÉ EN MODE BLANQUER
Au moment de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, Blanquer s’est présenté en grand défenseur des libertés, mais dans les faits la liberté pédagogique est régulièrement attaquée. Il parle déjà d’imposer un nouveau manuel de lecture produit par le ministère lui-même, alors que la méthode n’est pas approuvée scientifiquement et par les pairs ! Il veut faire de nous de simples exécutant·es de méthodes venues de sa neuroscience et du prêt-à-penser du très libéral Institut Montaigne.
L’article 1 de la loi sur « l’école de la confiance », c’est taisez-vous. Face aux mobilisations des lycéennes, des lycéens et des profs, c’est la répression policière ou administrative. La seule réponse que Blanquer, Macron et leur clique semblent capables de fournir face à notre désarroi ou notre colère, c’est la privation de libertés et la répression, à l’image de la loi sécurité globale.
NE LES LAISSONS PLUS FAIRE !
Nous revendiquons :
Concernant la protection des personnels et des élèves :
- L’ouverture à la campagne de vaccination, non obligatoire, de tous les travailleurs et de toutes les travailleuses de l’éducation, quel que soit leur statut, comme à toutes celles et ceux recevant du public ;
- La mise à disposition de matériel de protection (masques FFP2 et chirurgicaux, …) pour l’ensemble des personnels exposés (enseignant·es, AESH, ATE…) en quantité suffisante (au moins 2 par jour) ;
- La mise à disposition de matériel de désinfection en quantité suffisante dans toutes les salles accueillant des élèves (gel hydro-alcoolique, lingettes désinfectantes, produit virucide) ;
- La mise à disposition de grandes quantités de masques pour les enfants, de taille adaptée, afin de pallier aux difficultés à trouver des masques pour les familles ou à les laver quotidiennement ;
- Une médecine du travail avec du personnel en nombre suffisant et gérant en transparence les signalements des cas de contaminations et cas contacts dans les établissements scolaires pour l’ensemble des personnels intervenant dans les écoles, sans outrepasser le nécessaire secret médical ;
- La suppression du jour de carence ainsi que la reconnaissance de la Covid-19 en tant que maladie professionnelle.
Concernant les moyens nécessaires au bon fonctionnement des écoles :
- Le recrutement d’enseignant·es (à commencer par les candidat·es admis sur les listes complémentaires des concours) et l’embauche de personnels de toutes catégories à la hauteur des besoins et de façon pérenne pour celles et ceux qui le souhaitent (titularisation) : agents d’entretien, AED, AESH, médecins, infirmièr·es scolaires, assistant·es sociaux·les ;
- Le maintien des missions des collègues des Rased et non leur réaffectation sur des missions de remplacement ;
- La mise en place de temps banalisés réguliers, notamment à chaque nouvelle annonce faisant évoluer les conditions d’accueil, afin de pouvoir préparer de façon coordonnée l’accueil des élèves avec l’ensemble des équipes (enseignante, périscolaire, AESH, Atsem, Vie scolaire…) ;
- La réorganisation des locaux accueillant des enfants, pour bénéficier d’espace et de lieux conviviaux.
Concernant la reconnaissance de la charge de travail des personnels :
- L’augmentation des salaires, inversement proportionnelle à l’actuelle échelle des rémunérations, quel que soit le statut, et l’intégration des primes dans les salaires ;
- La prise en charge du matériel informatique professionnel nécessaire (achat du matériel, des logiciels et des frais de connexion) pouvant servir dans les locaux ou à distance ;
- Pas d’injonction de travail à distance : maintenir le lien avec les élèves, oui, mais provoquer des consommations exponentielles d’écran, non ! Ce ne sont pas nos missions d’enseignement !
TOUTES ET TOUS EN MANIFESTATION LE 26 JANVIER !
-
Rennes, 11h à République
tract de la CNT éduc à téléchargerCe lien vous fait quitter le site.