Rentrée pourrie : le ministre et le virus sont toujours là

Rentrée pour­rie : le virus et le ministre sont tou­jours là

Après deux années plus que dif­fi­ciles au niveau des condi­tions de tra­vail dans nos éta­blis­se­ments, les direc­tives qui redes­cendent de nos hié­rar­chies sont la conti­nui­té de la poli­tique des éva­lua­tions des élèves. Qu’elles soient natio­nales, mises en place dans le cadre des réformes des lycées géné­raux, tech­no­lo­giques ou pro­fes­sion­nels, elles sont inutiles et stres­santes, et servent avant tout à vali­der la poli­tique de Blanquer qui inter­prète les résul­tats comme bon lui semble. Cette main­mise sur l’en­sei­gne­ment s’ac­com­pagne de plus en plus d’at­taques à peine dégui­sées de notre liber­té péda­go­gique (manuels et méthodes qua­si­ment impo­sés). C’est aus­si une poli­tique du chiffre pour les enseignant·es à qui on demande « des résul­tats » suite aux classes dédou­blées dans le pre­mier degré.

Dans l’ar­ticle 1 de la loi Blanquer, il y a une défi­ni­tion du métier visant à impo­ser à tou·tes les enseignant·es un devoir de réserve. Cela ne s’applique pas au Ministre, qui sort un livre qu’il pré­sente ain­si : « Je fais et ferai tout pour que cette épi­dé­mie ait eu au moins ce mérite : nous obli­ger à retrou­ver le sens de l’École. Il y a encore dix-huit mois, avant que le virus ne barre le che­min des salles de classe aux enfants, l’ef­fet de l’ha­bi­tude avait comme dilué ce sens. » Quelle vision hor­rible de nos pra­tiques !

Assez de mépris, Blanquer doit par­tir, nous vou­lons une autre école !

Depuis des années, la CNT réclame pour l’é­cole plus de professeur·es et de remplaçant·es pour avoir des classes moins char­gées. Nous vou­lons des véri­tables Rased, une recon­nais­sance du métier d’AESH, davan­tage de places dans les ins­ti­tuts (IME, Itep, Erea…), des per­son­nels médi­co-sociaux dans les éta­blis­se­ments en nombre pour faire face à la crise actuelle et accom­pa­gner les enfants dans tous les aspects de leur vie d’élève, et pas seule­ment au niveau sco­laire. Il est urgent éga­le­ment d’accroître consi­dé­ra­ble­ment les moyens pour la prise en charge des élèves allo­phones. Enfin, si nous vou­lons plus de classes, et donc des créa­tions mas­sives de postes, c’est pour avoir mieux nous impli­quer auprès de nos élèves.

La crise actuelle révèle aus­si de manière criante la néces­si­té de locaux agréables pour nous et les élèves, et adap­tés aux contraintes sani­taires et cli­ma­tiques du XXIème siècle. Pour cela, il faut une véri­table poli­tique tour­née vers l’École et les Services Publics. Tout l’op­po­sé de la poli­tique libé­rale de Blanquer qui se targue de faire des éco­no­mies sur le bud­get, en ren­dant des cen­taines de mil­lions d’euros non dépen­sés à Bercy ! Dans le même temps, les prix aug­mentent et nos salaires stag­nent : pen­dant que Blanquer se fait cirer les godasses chez Hanouna, nous, on s’les gèle avec un point d’in­dice qui ne bouge plus depuis plus de dix ans !

Le mépris, révé­la­teur de la réac­tion

Non content de faire des éco­no­mies sur notre dos, tous les signaux de l’éducation réac­tion­naire sont au vert. Ainsi, les pro­pos sur l’Allocation de Rentrée Scolaire, sur les achats d’écran en hausse en sep­tembre, ont été relayés par Macron lui-même, tout en étant démen­tis par tous les acteurs de ter­rain. Blanquer s’est éga­le­ment pro­non­cé clai­re­ment en faveur de l’uniforme sco­laire, si les parents sont volon­taires. Par ailleurs, rien n’est fait pour les enfants embar­qués par les flics parce que les parents ne peuvent pas payer la can­tine, comme cela a encore été le cas en Gironde en début de mois. Enfin, le dis­cours réac­tion­naire sur la laï­ci­té a pris un élan de plus avec une cam­pagne d’affiches racistes, stig­ma­ti­sant les enfants sup­po­sés issus de l’immigration.

Mépris à tous les niveaux

Macron s’y met aus­si. Depuis Marseille, toutes ses réformes capi­ta­listes reviennent. Ainsi, il conti­nue de pro­mou­voir son pro­jet de reforme des retraites pour nous faire tra­vailler plus long­temps. Pour l’Éducation, le Président de la République a annon­cé un sta­tut déro­ga­toire spé­cial pour 50 écoles mar­seillaises dès la ren­trée 2022. Les direc­teurs et direc­trices y choi­si­ront les enseignant·s et dis­po­se­ront d’une large auto­no­mie pour adap­ter les horaires, les rythmes sco­laires avec la par­ti­ci­pa­tion « d’ac­teurs extra­s­co­laires ». Voici le cau­che­mar de l’é­cole libé­rale por­té à son paroxysme : faire por­ter sur les enseignant·es les échecs sociaux de la poli­tique d’aus­té­ri­té des dif­fé­rents gou­ver­ne­ments depuis plus de 30 ans.

Au lieu de don­ner plus de moyens pour l’éducation, on donne plus de moyens… pour faire pres­sion sur les équipes ! Les direc­teurs et direc­trices doivent res­ter des col­lègues et non pas des DRH, ce qui dégra­de­rait nos condi­tions de tra­vail dans les écoles.

Pour dire non à ce cau­che­mar !

Pour nos salaires, pour un recru­te­ment mas­sif, pour une autre école !

Toutes et tous en grève jeu­di 23 sep­tembre !

Mais aus­si avec les autres sec­teurs le 5 octobre, et le 19 octobre avec les AESH !

À Rennes, mani­fes­ta­tion au départ de la place de la mai­rie à 11h30

/​!\ si le lieu de départ est refu­sé (une fois de plus) par la pré­fec­ture, la mani­fes­ta­tion par­ti­ra depuis République !

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