Des logements pour tout le monde !

La CNT agit dans les luttes sociales pour une socié­té éga­li­taire et liber­taire. C’est pour­quoi le STE 35 ain­si que l’Union Locale de la CNT 35 par­ti­cipent à la cause des per­sonnes exi­lées. Cela fait plus de quatre ans que la CNT 35 s’investit dans le col­lec­tif inter-orga­ni­sa­tion de sou­tien aux per­sonnes exi­lées. Ce col­lec­tif qui regroupe des asso­cia­tions, des col­lec­tifs, des syn­di­cats, des par­tis et des indi­vi­dus de toutes ten­dances a œuvré pour la régu­la­ri­sa­tion et le loge­ment pérenne et incon­di­tion­nel de toutes les per­sonnes exi­lées car nous pen­sons que la fin du capi­ta­lisme pas­se­ra par la lutte inter­na­tio­na­liste de tou·tes les travailleur·euses uni·es contre l’État et les patron·nes.

Faire la liste de toutes les actions serait fas­ti­dieux, mais nous pou­vons faire le point sur la lutte actuelle pour le loge­ment des per­sonnes exi­lées, pro­blème récur­rent depuis 2017 lorsque l’État avait déci­dé de sup­pri­mer arbi­trai­re­ment les centres d’accueil des sous-pré­fec­tures obli­geant toutes les per­sonnes exi­lées à se rabattre sur Rennes pour le sui­vi admi­nis­tra­tif de leur dos­sier, et ain­si béné­fi­cier d’un loge­ment. Au fil des années, des loge­ments étaient pro­po­sés, sou­vent grâce à l’intervention d’associations fai­sant pres­sion sur les ins­ti­tu­tions. La situa­tion est deve­nue dra­ma­tique en rai­son d’une poli­tique consis­tant à mul­ti­plier les obs­tacles à la régu­la­ri­sa­tion et en dimi­nuant les offres de loge­ment. La mai­rie de Rennes, sou­vent sous la pres­sion des mêmes asso­cia­tions, déve­lop­paient des centres d’accueil mais cette poli­tique s’est arrê­tée depuis la der­nière élec­tion. La mai­rie, sui­vant cer­tai­ne­ment un même esprit xéno­phobe, a déci­dé de pla­fon­ner l’accueil des per­sonnes exi­lées, aban­don­nant ceux et celles qui se retrou­vaient à la rue, y com­pris des enfants nou­veaux-nés à leur sort. Le prin­cipe de « pas d’enfant à la rue » affir­mé lors de la cam­pagne élec­to­rale de Madame Appéré, est fou­lé aux pieds.

Qui sème la misère récolte la tem­pête

Le col­lec­tif inter-orga­ni­sa­tion, face à cette poli­tique absurde et cruelle, avait déci­dé d’ouvrir un cam­pe­ment qui a été diri­gé vers le parc des Gayeulles sous les recom­man­da­tions de la mai­rie qui n’a qua­si­ment rien fait pour amé­lio­rer les condi­tions de vie des résident·es : la pré­fec­ture s’est conten­tée d’envoyer ses sbires contrô­ler le sta­tut des per­sonnes en vue de les mettre en CraNote de bas de page numé­ro 1 à l’occasion. La cruau­té a trou­vé son apo­gée le deux octobre lorsque la tem­pête a sac­ca­gé le cam­pe­ment dans l’indifférence des auto­ri­tés. Ce sont les asso­cia­tions comme les Éclaireuses et éclai­reurs de France qui ont per­mis d’héberger depuis lors soixante per­sonnes. La situa­tion catas­tro­phique et inhu­maine faite aux per­sonnes exi­lées a mené à une occu­pa­tion le seize octobre lors d’une mani­fes­ta­tion qui a ras­sem­blé 1 000 per­sonnes, asso­ciant la Pride déter aux orga­ni­sa­tions de sou­tien aux per­sonnes exi­lées. Depuis lors, nous assis­tons à une passe d’arme entre les ins­ti­tu­tions qui se ren­voient des décla­ra­tions qui prônent la res­pon­sa­bi­li­té d’héberger les per­sonnes selon des cri­tères odieux comme l’état de vul­né­ra­bi­li­té des per­sonnes (quinze jours pour un bébé, au-delà les bébés doivent être aguer­ris n’est-ce pas ? ). Les auto­ri­tés (mai­rie et pré­fec­ture) ont amé­na­gé un lieu au stade Robert-Launay mais elles tardent à l’ouvrir.

Derrière les dis­cours prô­nant les valeurs d’humanité, le cynisme, l’indifférence, la lâche­té opèrent entre les ten­dances poli­tiques des ins­ti­tu­tions : la pré­fec­ture a pour consigne d’expulser à qui mieux mieux en pour­ris­sant la vie des per­sonnes exi­lées, la mai­rie n’est que pré­oc­cu­pée de paraître la vitrine d’une ville accueillante, où il fait bon vivre, cette ville ne doit cer­tai­ne­ment pas être faite pour tout le monde…


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Centre de réten­tion admi­nis­tra­tive (anti­chambre avant l’expulsion pour de nombreux·ses per­sonnes sans-papiers)