La PRISON TUE !
L’Administration Pénitentiaire est responsable d’en moyenne une mort tous les trois jours parmi la « population pénale » dont elle a la charge. « Morts suspectes », suicides, tortures physiques et psychologiques, humiliations, peines inhumaines, refus de soin… sont autant d’horreurs quotidiennes se déroulant à l’abri des regards pour ne pas laisser de preuves.
Nous entendons par Prison, tous les lieux d’enfermement contraint, des Centres de Rétention Administrative (CRA) aux Services d’Accompagnement à la Sortie (SAS) en passant par les Centres Éducatifs Fermés et les cellules de garde à vue. Toutes les violences systémiques (notamment le racisme, la transphobie et le validisme) y sont exacerbées. Dans ce huit clos sécuritaire, l’omerta et l’impunité règnent ; la parole des détenu.es/retenu.es est passée systématiquement sous silence. Les personnes immigrées et exilées sont emmenées régulièrement en garde à vue sans autre raison que d’être noires ou arabes. Dans les CRA, où elles sont maltraitées par la Police aux Frontières (PAF), on se demande où est passé le respect des droits de l’homme ?
Le 30 mai 2021, la mère d’Idir organisait avec le soutien du Réseau d’Entraide Vérité et Justice, une Journée Nationale contre les Violences Pénitentiaires. Idir Mederess se serait « suicidé » en septembre 2020 au mitard de Lyon-Corbas, deux semaines avant sa sortie. Ses proches n’en croient pas un mot, tout comme les proches de Sambaly Diabaté, de Jimony Rousseau, de Taoufik Belrhitri, et de beaucoup d’autres victimes de « mort suspecte » dans ces institutions.
Ces combats se situent dans la continuité de ceux contre les violences policières. La Prison est au coeur d’une chaîne pénale (lois sécuritaires et racistes-police-justice-prison) soumise aux injonctions de syndicats d’extrême-droite et d’une industrie sécuritaire en perpétuelle croissance largement influencée par la production et la diffusion de techniques d’oppressions et d armements israéliens face auxquelles les Palestinien-ne‑s résistent chaque jour (torture blanche, détention administrative, enfermement des mineurs).
La construction actuelle d’un complexe industrialo-carcéral puissant est un choix de société dangereux pour toutes et tous. Au delà d’étendre les capacités d’enfermement, d’accaparer toujours plus de terres agricoles et de briser des centaines de milliers de vies chaque année ; c’est aussi le moteur d’une société sécuritaire et fascisante qui s’étend jusque dans la Santé et l’Éducation mais également dans la politique extérieure à l’instar de Georges Ibrahim Abdallah, le plus vieux prisonnier politique étranger de France.
Demain, « au nom du peuple français », la Police arrêtera plus, la Justice enfermera plus, et la Prison tuera plus.
Pour faire face à cela, le Collectif des « Sans – Papiers de Rennes (CSP35), le Collectif Justice et Vérité pour Babacar, le Réseau d’Entraide Vérité et Justice, ainsi que le Collectif Rennais Anti-Carcéral organisent cette Journée Nationale contre les Violences Pénitentiaires à Rennes le dimanche 29 mai prochain.
Pour cette occasion, nous vous invitons à multiplier les initiatives autour des violences pénitentiaires, brisons le silence qui étouffe les prisonnier.ères !
Venez écouter la parole des victimes de ces violences et de leurs proches !
Venez montrer votre soutien aux personnes enfermées !
DIMANCHE 29 MAI au METRO JACQUES QUARTIER – 13H/18H :
Rassemblement puis Manifestation pour la Journée Nationale Contre les Violences Pénitentiaires.