Dans un contexte où le gouvernement a décidé de persévérer dans sa politique capitaliste et libérale, en multipliant les cadeaux au patronat et en continuant chaque jour à accentuer la casse des acquis sociaux, l’État et le capital ne se cachent plus pour réprimer les syndicats et les luttes des travailleurs.
En Lorraine, c’est la SNCF, entreprise publique, qui poursuit au civil notre camarade Fouad Harjane, pour le blocage de la gare de Metz en 2006 lors de la lutte contre le Contrat de première embauche. Condamné en première instance à payer 40 000 euros de dommages et intérêt, notre camarade est le seul poursuivi pour cette action qui avait réuni près de 800 personnes. Après un nouveau report de l’audience du 12 septembre devant juger de la recevabilité de son appel – et à l’occasion de laquelle environ 150 personnes se sont réunies pour réclamer la relaxe de Fouad, puis pour occuper la direction régionale de la SNCF afin d’exiger le retrait de la plainte – notre camarade sera de nouveau appelé à comparaître le 14 novembre prochain à 9 heures au tribunal de Metz, il s’agira dès lors d’être les plus nombreux et nombreuses possible ce jour là.
À Lyon, ce sont quatre inspecteurs du travail qui ont été convoqués par la police le 3 octobre, suite à une manifestation de l’intersyndicale contre la réforme actuelle du service. Dans le cadre d’une plainte déposée par le ministère du Travail, ces militants (dont deux sont syndiqués à la CNT) sont accusés de « délit de dégradation en bande organisée »… pour avoir déplacé un grillage afin de manifester devant l’entrée de l’INT de Lyon où se rassemblait leur direction pour un séminaire, empêchant ainsi ceux qui attaquent les droits des travailleurs de jouir de leur vin blanc à midi. Suite à cette première convocation – et un premier rassemblement unitaire d’une centaine de personnes devant le commissariat – deux autres camarades de Lyon vont être entendus le mardi 14 octobre à 10h30 et le jeudi 16 octobre à 14h30. La aussi, la CNT appelle a exprimer sa solidarité en étant présent-e‑s massivement ces jours là devant le commissariat de Villeurbanne.
Ces deux situations qui touchent directement la CNT, ne font qu’illustrer la volonté politique de l’État de faire des exemples en frappant toute contestation, d’où qu’elle vienne. Par des poursuites et des condamnations ciblées des militants, la volonté clairement affichée de ceux qui défendent les profits capitalistes est de faire taire les luttes et de criminaliser l’action syndicale. Pourtant ces luttes sont légitimes et nécessaires : elles sont la riposte et l’alternative sociale des travailleurs face à des dirigeants et des patrons qui tous les jours les exploitent un peu plus et ce n’est donc pas un hasard si dans le contexte actuel l’État met tout en œuvre pour les réprimer.
La Confédération nationale du travail réaffirme que malgré ces attaques, elle ne baissera pas la tête et continuera à amplifier le combat. Face à l’injustice sociale et à la répression syndicale, nous appelons à la mobilisation de tous les acteurs du mouvement social. À Lyon, à Metz, et ailleurs, nous invitons toutes et tous, individus et organisations, à répondre aux actions de soutien organisées pour les militants réprimés afin de réclamer la relaxe, le retrait des plaintes les concernant, et pour que cesse toute criminalisation des luttes sociales.
Au-delà, c’est pour l’ensemble des militants condamnés dans le cadre du mouvement social que la CNT exige l’amnistie, civile comme pénale !
La CNT