AESH humilié·es - ça suffit
AESH humilié·es - ça suffit

Pour les AESH et une « école inclusive » réellement de qualité

Pour les AESH et une « école inclusive » réellement de qualité

Tous et toutes en grève le 16 janvier 2025

On le sait main­te­nant assez bien, quand ce gou­ver­ne­ment nomme quelque chose, il faut com­prendre l’inverse, et s’attendre à la poli­tique qui va avec. Les grands dis­cours sur l’école “réel­le­ment” inclu­sive, “prio­ri­té” du minis­tère, n’ont pas démen­ti la logique. Aux grands sou­rires d’affichages sur la pos­si­bi­li­té offerte à tout·e élève en situa­tion de han­di­cap d’avoir un accom­pa­gne­ment au plus près de ses besoins, répondent la pré­ca­ri­té tou­jours main­te­nue des AESH (accompagnant·es d’élèves en situa­tion de han­di­cap), accrue d’un ren­for­ce­ment de leur exploi­ta­tion avec la mise en place des Pial (pôle inclu­sif d’accompagnement loca­li­sé). Ainsi, l’école « réel­le­ment inclu­sive » par les ministres de Macron (6 en deux ans), n’est qu’une école char­gée de faire plus avec moins, et sur­tout à moindre coût.

20 ans depuis 2005

Après 20 ans de grandes phrases sur « l’accueil » des élèves en situa­tion de han­di­cap dans les éta­blis­se­ments sco­laires, le bilan de la loi de 2005 est maigre, et repose d’abord et avant tout sur des per­son­nels main­te­nu dans la pré­ca­ri­té. L’abandon des contrats uniques d’insertion pour des CDD de droit public n’a pas mar­qué de grande avan­cée. Les salaires res­tent d’une médio­cri­té scan­da­leuse, le sta­tut tou­jours aus­si fra­gile, et la recon­nais­sance inexis­tante.

Tout le monde déteste le management !

La mise en place des Pial, quant à elle, s’inscrit toute entière dans l’enfoncement de la logique du New Public Management vou­lu les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs depuis des années. Parfait résu­mé d’une poli­tique axée sur l’accroissement de la capo­ra­li­sa­tion et de la flexi­bi­li­té sans aug­men­ta­tion des coûts, les Pial viennent écla­ter encore un peu plus la ges­tion quo­ti­dienne des AESH. Alors qu’elle rele­vait déjà des bons vou­loirs aca­dé­miques, entraî­nant des dif­fé­rences de trai­te­ment en fonc­tion de l’académie où tra­vaillaient les AESH, les Pial appro­fon­dissent ce trai­te­ment dif­fé­ren­cié au sein même de ces der­nières, chaque pôle ayant sa poli­tique et sa façon de gérer ses accompagnant·es. Le secré­ta­riat des pôles confié à l’un ou l’une d’entre elleux ajoute la petite cerise de capo­ra­li­sa­tion qui man­quait encore, four­nis­sant à l’administration un·e petit·e chef·fe sans aug­men­ta­tion de dépenses, ni sta­tut appro­prié.

Des conséquences dramatiques

Les consé­quences de ces choix, tous les per­son­nels peuvent les consta­ter, quel que soit leur poste. Des élèves dont les besoins ne sont pas pour­vus, des prises en charge indi­gentes sau­pou­drées quelques heures par semaine, des profs qui ne peuvent plus gérer de front les inclu­sions et leurs 30 élèves, des classes qui explosent, des per­son­nels qui craquent, des élèves « inclus·es » mais mal-traité·es, des familles dans le désar­roi. Si on ajoute les leçons de morale de la hié­rar­chie sur notre « devoir d’accueil » et la culpa­bi­li­sa­tion des per­son­nels qui n’y par­viennent pas, on a une idée de la situa­tion concrète qui se cache der­rière les vibrantes décla­ra­tions de « l’école inclu­sive ».

Changer l’école

Il est temps que cette situa­tion change, et que l’ambition d’une école plei­ne­ment inclu­sive ne se fasse plus sur le dos des per­son­nels. La logique d’austérité qui domine les poli­tiques gou­ver­ne­men­tales depuis plus de vingt ans a là aus­si fait des dégâts, et accru les dif­fi­cul­tés d’accueil et de soin pour les familles.

Face à des ministres qui affichent chaque jour un peu plus leur mépris pour les per­son­nels de l’Éducation natio­nale, à com­men­cer par les plus pré­caires, nous appe­lons l’ensemble des per­son­nels à se mettre en grève le 16 jan­vier pro­chain ! Obtenir des avan­cées pour les AESH, c’est ouvrir la porte pour en obte­nir pour tous et toutes.

Nous revendiquons :

— L’augmentation immédiate des salaires de tous les personnels, et en particulier des plus précaires, et une évolution significative des rémunérations sur toute la carrière

— L’abandon des Pial, des Pas et de la politique de mutualisation des moyens

— La titularisation de tous les précaires, sans condition de diplôme, ni de nationalité et la création d’un corps de fonctionnaire dans la Fonction publique d’État, pour reconnaître le métier d’AESH

— La reconnaissance d’un temps complet sur la base d’un accompagnement élève de 24 heures, sans ajouter de nouvelles missions sur le temps périscolaire

— Un recrutement d’AESH à hauteur des besoins.

Pour une école solidaire et égalitaire : élèves, parents, personnels, l’école est à toutes et tous !