Pôle Emploi, le contrôle social s’accélère
Chaque année, Pôle Emploi procède à prés de 500 000 radiations. Lorsque le couperet tombe l’allocation chômage est suspendue pour une durée de 2 mois. Durant cette période, l’identifiant 147852 P radié pour s’être présenté 7 mn en retard à son RDV devra se démerder pour continuer à vivre, se loger, s’alimenter, payer ses factures et ne parlons même pas de l’accès aux loisirs.
Pour Pôle emploi, l’identifiant 147852 P n’est qu’un chiffre, une statistique parmi tant d’autres permettant aux agents de déshumaniser les situations et d’appliquer à la lettre des directives visant à contrôler et punir les classes populaires privées d’emploi.
Submergés par le nombre d’inscrits au chômage, les agents sont invités à gérer un « portefeuille » de demandeurs d’emploi. L’identifiant 147852 P n’est alors plus considéré comme un usager mais comme un client ayant tendance à se multiplier… Ces « portefeuilles » plafonnent en moyenne à 200 chômeurs par conseiller et peuvent atteindre des pics à 350 dans le 93 !
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Une fois sa peine terminée, l’identifiant 147852 P peut de nouveau être considéré comme une ressource financière. En effet, dès sa réinscription, l’identifiant 147852 P s’est vu proposer de manière unilatérale un suivi par une boite privée.
Entre les radiations et le suivi externalisé tous les moyens sont bons pour diminuer les portefeuilles ! Or, depuis la fusion, l’externalisation du suivi s’est généralisée. La privatisation rampante du service public de l’emploi progresse. Des boites privées remportent des marchés pour des ateliers ou des prestations bidons et s’engraissent sur le dos des chômeurs et des précaires. Parmi ces requins, nous retrouvons par exemple Altedia créée par Raymond Soubie, conseiller spécial de Sarkozy !! Ce cabinet de reclassement a remporté le suivi des ouvriers de l’usine Continental. Sur les 1120 licenciés, 250 ont été reclassés. Pour ce carnage, Altedia a touché la modique somme de 6 millions d’euros.
Entre les privatisations, la dématérialisation des échanges via internet et le 3949, le service s’est considérablement dégradé, les conflits entre l’administration et ses « clients » se sont multipliés. Seul aspect positif, le suivi mensuel personnalisé (SMP) mis en place pour fliquer les chômeurs s’écroule sous son poids et est aujourd’hui officiellement mort sur le champ de bataille du contrôle social.
Pour maintenir un semblant de service, et trouver de nouvelles armes de flicages, Police Emploi vient de nous pondre un nouveau plan stratégique. Ce plan comporte 2 mesures emblématiques : un accompagnement différencié selon les profils suivant leurs degrés d’éloignement de l’emploi et la création d’équipes de contrôleurs pouvant aller jusqu’à contrôler un demandeur d’emploi chez lui et même tracer ses connexions internet !
Pour résister, nous devons nous regrouper. Nous menons une action contre le contrôle social des chômeurs en proposant un cadre d’informations juridiques et d’actions collectives pour « stopper les radiations » du Pôle Emploi.
Qu’est ce qu’on y gagne ? Beaucoup de bons moments et du contrôle social en moins, parce que l’identifiant 147852 P qui ramène vingt accompagnateurs quand son conseiller à l’emploi ou son travailleur social le fait chier a de grandes chances qu’on lui foute la paix quelques temps, même en cette période de pressions accrues.
N’hésitez pas à contacter la CNT ou à passer directement à l’une de nos permanences syndicales.
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L’État est aujourd’hui le premier employeur de personnels précaires ; temps partiel imposé, emplois aidés-CAE, vacations, recours aux CDD se multiplient. On estime à près d’un million le contingent de précaires au sein de la fonction publique : 14{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} des agents de la fonction publique hospitalière ne sont pas titulaires, cette proportion atteint 21{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} dans la fonction publique d’État principalement dévolue aux domaines de l’Éducation et la Recherche, de la Culture, de la jeunesse et des sports, tandis que l’on compte près de 30{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} d’agents non titulaires et de contrats aidés dans la fonction publique territoriale. Pour l’Etat et les administrations, ces postes ne sont pas destinés à être pérennisés mais à renouer avec une activité professionnelle ou à combler un besoin ponctuel de l’administration.
Concrètement le recours aux emplois précaires et aidés aboutit par définition à une impasse professionnelle pour les agents concernés : revenus aléatoires et inférieurs à la norme du privé comme du public, non-reconnaissance de l’expérience, de la technicité de l’emploi, perspective d’avancement inexistante, insécurité de l’emploi et retour à la case chômage pour beaucoup d’entre eux après quelques mois de bons et loyaux services ! Ce qui ne représente pour l’Etat qu’une variable d’ajustement a un coup humain : les personnels non-titulaires (en majorité des femmes 60{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287}) souffrent d’insécurité économique, sociale et personnelle (comment obtenir un prêt immobilier dans ces conditions ? Comment réunir toutes les garanties pour louer un appartement ?), et sont les jouets de la flexibilité. Il faut ajouter à cela que peu d’organisations syndicales se mobilisent réellement pour porter leurs revendications.
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De CES en emplois-jeunes, de CAE en contrats d’avenir, les mesures prises par les gouvernements successifs ne sont que des caches misères qui installent sciemment près d’un million de travailleurs dans la précarité en essayant de masquer l’évidence : il faut embaucher dans la fonction publique ! Ces emplois occupés par des précaires sont en réalité indispensables au fonctionnement des services dans lesquels ils interviennent. Il est illusoire de penser que si la population française augmente constamment, ses besoins en termes de service public vont en s’amenuisant, la situation dramatique des hôpitaux et de l’école en témoignent.
Vacataires, contractuels, CAE et demain Contrat d’Avenir, rejoignez nous et bâtons nous pour la titularisation de tous les précaires sans conditions de nationalité ou de diplôme !
Sur Rennes :
Mouvement des Chômeurs et Précaires en Lutte
http://mcpl.revolublog.comCe lien vous fait quitter le site.
mcpl2008@gmail.com
Tél. 06 – 49-74 – 02-75
Réunions : Chaque lundi à 18h 22 rue de Bellevue – RENNES (Bus 3 – arrêt Jeanne d’Arc).