À propos de l’inauguration de « la promenade Samuel Paty » à Rennes

Motion adop­tée au CA du lycée René Descartes le jeu­di 3 octobre dépo­sée par la liste indé­pen­dante après consul­ta­tion des col­lègues

Le lycée René Descartes de Rennes à tra­vers ses représentant·es des per­son­nels de l’éducation élu·es au CA est outré de la déci­sion prise par la mai­rie de Rennes de dési­gner le petit che­min qui longe le lycée Descartes du nom de « pro­me­nade Samuel Paty ».

Loin de décon­si­dé­rer la mémoire de Samuel Paty, assas­si­né en défen­dant les valeurs d’une édu­ca­tion fon­dée sur la liber­té d’expression, nous pen­sons que nous n’aurons jamais fini de com­mé­mo­rer le décès dans l’exercice de sa pro­fes­sion, notre pro­fes­sion.

Pour rendre un hom­mage à la hau­teur de la mémoire de notre col­lègue, nous aurions pen­sé à un lieu, une place ou une rue, qui aurait don­né de Samuel Paty une esquisse de ce qu’il repré­sen­tait. Or, sans concer­ta­tion avec les enseignant·es du lycée atte­nant à cette « pro­me­nade », la mai­rie a déci­dé de son inau­gu­ra­tion, sans réflexion ou sans connais­sance de ce que repré­sente ce che­min. Comment peut-on rendre hom­mage à un homme sans en dis­cu­ter avec ceux et celles qui par­tagent le même métier d’enseigner et qui seraient sus­cep­tibles d’être assassiné·es au nom des mêmes valeurs ?

Aucune réflexion ou connais­sance, car, ce che­min a été créé arti­fi­ciel­le­ment lorsqu’il avait fal­lu clô­tu­rer le lycée après l’ouverture de la ligne A du Val qui a son ter­mi­nus dans le pro­lon­ge­ment du lycée. Sa répu­ta­tion n’a pas été glo­rieuse à ses débuts en 2002 puisque des délits et des inci­vi­li­tés ont été com­mises : agres­sions d’élèves, racket etc. le nom même de « pro­me­nade Samuel Paty » à pro­pos de ce che­min pour­rait évo­quer la mort tra­gique de notre col­lègue, non sa mémoire ce qui serait magni­fique, mais un lieu pro­pice à l’assassinat.

L’inauguration se fera semble-t-il le 16 octobre 2024 à 11h. Nous deman­dons que la mai­rie revienne sur sa déci­sion, qu’elle ne soit pas un lieu de risée ou de scan­dale pour le lycée Descartes, le quar­tier de la Poterie et la ville de Rennes.