Casse de la CC66, loi Bachelot, démantèlement de la psychiatrie…

Les pro­fes­sion­nels du sec­teur médi­co­so­cial et les usa­gers accueillis subissent de plus en plus les poli­tiques bud­gé­taires res­tric­tives celles du conseil géné­ral du Rhône et/​ou de l’Etat mon­trant ain­si un désen­ga­ge­ment concer­nant le social et le médi­cal.
Nous consta­tons que cette poli­tique dénote un man­que­ment aux obli­ga­tions de ser­vice public et engendre à long terme une aug­men­ta­tion des situa­tions pré­caires et une déva­lo­ri­sa­tion du tra­vail médi­cal et social.

Actuellement, nous n’avons pas les moyens de main­te­nir un accom­pa­gne­ment social de qua­li­té. L’ensemble des pro­fes­sion­nels (le per­son­nel édu­ca­tif, les ser­vices géné­raux, le per­son­nel admi­nis­tra­tif, médi­cal, de sta­tut ter­ri­to­rial ou hos­pi­ta­lier, titu­laire ou contrac­tuel) n’est pas réel­le­ment concer­té par d’éventuelles réor­ga­ni­sa­tions ce qui se passe actuel­le­ment autour de la conven­tion col­lec­tive 1966 en est l’illustration. La sup­pres­sion des lits dans les ser­vices publics, entraine des dif­fi­cul­tés de plus en plus récur­rentes pour faire hos­pi­ta­li­ser un malade. Et le pro­blème s’intensifie quand il s’agit de per­sonnes poly­han­di­ca­pées.

Le mépris, la mécon­nais­sance de la réa­li­té de ter­rain conduisent à des prises de déci­sions inadé­quates aux besoins des per­sonnes accueillies, par exemple l’ouverture au Centre Hospitalier du Vinatier d’une UHSA (pri­son dans l’hôpital psy­chia­trique) accen­tuant ain­si une nou­velle fois le sécu­ri­taire au détri­ment de la rela­tion d’aide par le soin. Auparavant notre tra­vail consis­tait à ce que les rési­dents-es soient au centre des pré­oc­cu­pa­tions. Maintenant ce sont les bud­gets, les com­mer­ciaux qui sont aux centres « des inté­rêts », ce sont eux qui vont dis­po­ser des déci­sions ins­ti­tu­tion­nelles. Aujourd’hui, notre tra­vail de réflexion pour accom­pa­gner les per­sonnes au plus près de leurs dif­fi­cul­tés n’est pas pris en compte. Dans le cadre d’une poli­tique managérial,on nous demande d’exécuter des tâches au détri­ment d’un tra­vail cli­nique et de pré­ven­tion. Pour soi disant des rai­sons bud­gé­taires, l’analyse de la pra­tique assu­rée par des pro­fes­sion­nels spé­ci­fiques est réduite ou sup­pri­mé. Par contre les salaires de nos res­pon­sables de struc­tures ne le sont pas. Où est la logique, les gens de ter­rain sont constam­ment les pre­miers tou­chés ce sont pour­tant eux qui sont en pre­mière ligne face a des patho­lo­gies de plus en plus com­plexe (aggra­va­tion du han­di­cap pour des usa­gers vieillis­sants, de moins en moins de pers­pec­tives à pro­po­ser pour des jeunes en situa­tion d’errance). Notamment avec l’introduction du mana­ge­ment, les sala­riés sont mal­me­nés, subissent des pres­sions, ce qui occa­sionne des ten­sions et un déli­te­ment du lien. De plus en plus, les ins­ti­tu­tions font subir aux sala­riés les entre­tiens indi­vi­duels annuels d’évaluation. Ce nou­vel espace est l’occasion pour de nom­breux employeurs de déver­ser leurs baves mal­saines en toute léga­li­té. Ne soyons pas naïf cet espace pré­sen­ter comme un échange sur une pra­tique pro­fes­sion­nelle bas­cule rapi­de­ment sur du lyn­chage.

Nous vivons dans un cli­mat d’incertitude qui engendre des posi­tions indi­vi­dua­listes au détri­ment d’une prise en charge col­lec­tive des usa­gers. Soyons soli­daire dans les com­bats contre les lois Bachelot, la CC66 : stop­pons l’action du gou­ver­ne­ment et la com­pli­ci­té des syn­di­cats patro­naux de nos asso­cia­tions qui cherche a lami­ner la qua­li­té de l’accompagnement, le soin des dif­fé­rents usa­gers. Face à ce rou­leau com­pres­seur, le syn­di­ca­lisme nous paraît être un des moyens pour s’organiser effi­ca­ce­ment, afin de défendre nos condi­tions de tra­vail et nos pra­tiques pro­fes­sion­nelles. Arrêtons de subir cha­cun dans notre coin. Il faut arrê­ter d’être inquiet, pour être main­te­nant dans la lutte et le com­bat. Sortons d’une posi­tion de vic­time et assu­mons une place d’opprimé en étant acteur de nos luttes et res­pon­sables. Cette pos­ture prend force quand nous nous retrou­vons sur un che­min ou l’action col­lec­tive est notre prin­ci­pale alliée.

t‑cnt69-cc66-07.03.10