Un groupe de personne, adultes comme enfants, debout devant des tentes, plantées dans un parc.
Un groupe de personne, adultes comme enfants, debout devant des tentes, plantées dans un parc.

Des logements et des conditions de vie dignes pour tous les enfants et leurs parents !

Des loge­ments et des condi­tions de vie dignes pour tous les enfants et leurs parents !

À l’aube de la ren­trée sco­laire, un drame silen­cieux s’est dérou­lé dans l’ombre des chiffres offi­ciels.

En cette ren­trée, l’Unicef estime à plus de 2 000 le nombre d’enfants et leurs familles dor­mant à la rue tous les soirs en France. Dans notre dépar­te­ment, des familles entières, dont des enfants de moins de trois ans, sont res­tées sans solu­tion d’hébergement après avoir appe­lé le 115.

L’augmentation alar­mante des demandes non satis­faites, par rap­port à l’an pas­sé, illustre un échec sys­té­ma­tique des poli­tiques de l’hébergement et du loge­ment. Nos orga­ni­sa­tions syn­di­cales déplorent l’insuffisance et l’inadéquation des réponses appor­tées aux familles et aux enfants sans domi­cile. Pire, les poli­tiques récentes telles que la loi « anti-squat », par­ti­cipent à stig­ma­ti­ser les plus vul­né­rables et à ren­for­cer leur exclu­sion. Le pro­jet de loi « rela­tif au déve­lop­pe­ment de l’offre de loge­ments abor­dables », mis à l’arrêt par la dis­so­lu­tion de l’Assemblée natio­nale, mena­çait d’affaiblir dura­ble­ment le loge­ment social, qui connaît déjà une chute de la pro­duc­tion et des attri­bu­tions alors que plus de 2,6 mil­lions de ménages sont en attente d’un loge­ment abor­dable.

Le sys­tème d’hébergement est quant à lui tel­le­ment satu­ré qu’un sys­tème de tri s’est mis en place et que les per­sonnes les plus vul­né­rables, telles que les femmes enceintes ou les jeunes enfants, ne peuvent plus en béné­fi­cier.

Le déve­lop­pe­ment de l’enfant, qui s’opère durant la période cru­ciale de la petite enfance, est gra­ve­ment com­pro­mis lorsque ce der­nier se retrouve à vivre dans la rue ou dans des condi­tions d’hébergement indignes. Ses droits fon­da­men­taux sont bafoués, en termes de san­té, d’éducation, de sco­la­ri­sa­tion, d’environnement sain, et son ave­nir com­pro­mis. Les per­son­nels des écoles sont les témoins directs de ces situa­tions et souffrent de leur impuis­sance à répondre à la détresse de leurs élèves. Il est impé­ra­tif que les nou­velles auto­ri­tés prennent des mesures struc­tu­relles car le coût de l’inaction est et sera bien plus éle­vé que les éco­no­mies que l’on pense réa­li­ser avec des choix bud­gé­taires d’austérité.

La lutte contre le sans-abrisme est avant tout une ques­tion de volon­té poli­tique. Nos orga­ni­sa­tions syn­di­cales exhortent le nou­veau gou­ver­ne­ment et les par­le­men­taires récem­ment élu·es à assu­mer leurs res­pon­sa­bi­li­tés et à abor­der, avec déter­mi­na­tion et luci­di­té, la crise du loge­ment et ses consé­quences sur les enfants. Prioritairement, il y a urgence à aug­men­ter le nombre de places d’hébergement et à mettre en place une poli­tique durable pour le loge­ment abor­dable, afin de garan­tir des condi­tions de vie dignes à tous les enfants et leurs parents. À Rennes, cela fait plus d’un an que des familles avec enfants dorment dans des camps dont celui de la Touche. Actuellement, pas moins de 250 per­sonnes sont concer­nées dont une cin­quan­taine d’enfants, aux­quelles s’ajoutent les familles qui dorment dans cer­taines écoles !

Rennes, le 7 novembre 2024