ESR : circulaire réactionnaire, riposte révolutionnaire

Le 4 octobre, les éta­blis­se­ments d’enseignements supé­rieurs se sont vus noti­fiés d’une cir­cu­laire du nou­veau ministre réac­tion­naire de l’enseignement supé­rieur, Hetzel.

Petits rappels sur le ministre

Il a été l’architecte dès 2006 du rap­port pré­fi­gu­rant la Loi LRU : auto­no­mie et restruc­tu­ra­tion, géné­ra­li­sa­tion des PPP, régio­na­li­sa­tion, ato­mi­sa­tion de la recherche.

En 2023, après plu­sieurs ten­ta­tives pen­dant le mou­ve­ment des retraites, il co-signe une pro­po­si­tion de loi visant « l’occupation illi­cite des locaux uni­ver­si­taires » c’est-à-dire péna­li­ser « le fait de péné­trer ou de se main­te­nir dans l’enceinte d’un éta­blis­se­ment d’enseignement sans y être habi­li­té (…) dans le but de trou­bler la tran­quilli­té ou le bon ordre de l’établissement ». Ce texte fai­sait suite à un amen­de­ment au pro­jet de loi de pro­gram­ma­tion de la recherche dépo­sé en 2019 par son groupe poli­tique (LR) mais reto­qué par le Conseil consti­tu­tion­nel.

Dans la droite ligne des Vidal-Blanquer, il a été à l’origine d’une demande de mise en place d’une com­mis­sion d’enquête contre l’entrisme et les dérives idéo­lo­giques de « l’islamo-gauchisme » à l’université.

Rappelons éga­le­ment les autres posi­tions réac­tion­naires de Hetzel : son vote contre le mariage pour tous, son vote contre la pro­créa­tion médi­ca­le­ment assis­tée (PMA) pour les couples de femmes et les femmes seules, son vote contre la consti­tu­tion­na­li­sa­tion du droit à l’avortement, la cen­taine d’amendements qu’il a por­tés contre le pro­jet de loi sur la fin de vie… Enfin dans la ligne de l’extrême-droite conspi­ra­tion­niste, il a défen­du le non-port du masque dans le pri­maire, l’usage de l’hydroxychloroquine et de l’homéopathie pen­dant l’épidémie de Covid-19, s’opposant aux côtés de Phillipot ou Trotta, conspi­ra­tion­nistes fas­cistes notoires, à la « dic­ta­ture sani­taire ».

Bref on est encore une fois face à un ministre plus que soluble dans l’extrême-droite.

Pourquoi cette circulaire ?

D’abord parce que que des mou­ve­ments de soli­da­ri­té légi­times avec les popu­la­tions bom­bar­dées du fait de la poli­tique mor­ti­fère du gou­ver­ne­ment d’extrême-droite israé­lien s’amplifient dans les uni­ver­si­tés et notam­ment à Sciences-Po Paris.

Ensuite, parce que quand il était dépu­té, ses pré­cé­dentes pro­po­si­tions de loi visant expres­sé­ment les fran­chises uni­ver­si­taires et les mobi­li­sa­tions étu­diantes furent reje­tées, il a aujourd’hui en tant que ministre les mains libres pour cra­cher toute sa haine raciste et réac­tion­naire.

En fai­sant appel à l’article 40 du code de pro­cé­dure pénal, que le nou­veau patron de Sciences-Po Paris s’est appli­qué à suivre, il cri­mi­na­lise de fait les mobi­li­sa­tions contre la poli­tique fas­ciste du gou­ver­ne­ment israé­lien et pose un jalon dan­ge­reux pour celles d’un mou­ve­ment social à venir, face à un plan d’austérité sans pré­cé­dents, des pro­jets de lois qui fleurent bon le fumier brun, et fait de tout fonc­tion­naire le col­la­bo­ra­teur du gou­ver­ne­ment.

La CNT 35 appelle à ampli­fier les mobi­li­sa­tions en cours et futures, dans l’ESR et ailleurs, à se syn­di­quer, à se défendre col­lec­ti­ve­ment face à la cri­mi­na­li­sa­tion du mou­ve­ment social, à un ces­sez le feu immé­diat et à la libé­ra­tion de tou·tes les otages israélien·nes et palestinien·nes.

À bas l’État ! À bas la guerre !