Il est urgent de refuser la propagation des idées fascistes et réactionnaires dans nos écoles et nos établissements

Adresse de l’intersyndicale édu­ca­tion dépar­te­men­tale d’Ille-et-Vilaine aux col­lègues

Longtemps l’Éducation Nationale a été rela­ti­ve­ment pré­ser­vée et imper­méable aux idées véhi­cu­lées par l’extrême-droite. La jeu­nesse était majo­ri­tai­re­ment rétive aux idées de racisme, de xéno­pho­bie, elle était à la pointe des luttes anti­fas­cistes. Le vote pour le FN/​RN dans le milieu ensei­gnant était qua­si nul selon toutes les études élec­to­rales.

Hélas, depuis quelques années, et par­ti­cu­liè­re­ment depuis plu­sieurs mois, nous consta­tons une mon­tée inquié­tante des pro­pos racistes et pro RN dans nos éta­blis­se­ments. Des col­lègues, des élèves subissent un racisme de plus en plus décom­plexé. Les idées d’extrême-droite se bana­lisent, en paral­lèle, des asso­cia­tions d’extrême-droite comme « Parents Vigilants » (Émanation du par­ti Reconquête de Zemmour) ou « SOS Éducation » font pres­sion sur les éta­blis­se­ments et nos col­lègues en remet­tant en cause les conte­nus des appren­tis­sages et en pro­pa­geant des fake­news, notam­ment sur l’Éducation à la Vie Affective Relationnelle et à la Sexualité. Ces groupes tentent éga­le­ment d’intimider les équipes et d’entraver l’accès à cer­taines œuvres cultu­relles telles que des spec­tacles sur le thème de l’égalité fille/​garçon ou récem­ment un ouvrage du prix Goncourt des Lycéens. Ils sont relayés par tous les médias d’extrême droite notam­ment Cnews, le JDD, Europe 1 et tous ceux qui sont sous la coupe de Bolloré et consorts mais aus­si par la facho­sphère sur Internet.

Dans notre dépar­te­ment, nos orga­ni­sa­tions syn­di­cales ont été infor­mées de ces pres­sions qui sont allées jusqu’à des menaces de mort sur certain·es de nos col­lègues.

Il y a urgence à mettre un coup d’arrêt à ces pro­pos et agis­se­ments. Nous devons nous dres­ser col­lec­ti­ve­ment et nous don­ner les moyens de ne plus rien lais­ser pas­ser. Nous appe­lons les col­lègues à infor­mer nos orga­ni­sa­tions syn­di­cales de tout pro­pos ou agis­se­ment pro­blé­ma­tique afin de pou­voir réagir syn­di­ca­le­ment.

Nous rap­pe­lons solen­nel­le­ment notre oppo­si­tion aux xéno­phobes et racistes. L’extrême-droite est un dan­ger pour nos élèves, nos col­lègues, le ser­vice public d’Éducation et pour la démo­cra­tie. L’extrême-droite a une vision réac­tion­naire de l’École : la mise en œuvre de son pro­gramme aurait des effets ter­ribles. Jamais l’extrême-droite ne condamne l’insuffisance des moyens. Jamais elle ne parle de la dégra­da­tion des condi­tions de tra­vail. Jamais elle ne porte un regard cri­tique sur les inéga­li­tés sco­laires et sociales crois­santes, sauf pour rendre l’immigration res­pon­sable de tous les pro­blèmes de l’École. On ne trouve rien dans les pro­grammes d’extrême-droite qui per­met­trait de résoudre les fra­gi­li­tés actuelles du sys­tème édu­ca­tif. Derrière un dis­cours pré­ten­du­ment social, elle pro­meut en réa­li­té l’obscurantisme, l’autoritarisme, la haine, le racisme, l’antisémitisme, les LGBTIphobies, le sexisme,…

En tant qu’organisations syn­di­cales atta­chées au pro­grès social et à la démo­cra­tie, nous por­tons haut et fort les prin­cipes répu­bli­cains, les prin­cipes d’égalité, de liber­té, de laï­ci­té, de tolé­rance. À rebours de ce que porte l’extrême-droite, nous rap­pe­lons notre atta­che­ment au pro­jet sco­laire d’une École publique, laïque, gra­tuite et obli­ga­toire :

  • accueillir par­tout tou·tes les élèves, sans dis­tinc­tion d’aucune sorte ;
  • être ambitieux·ses pour chacun·e ;
  • contri­buer à la mise en place de l’esprit cri­tique, autour de savoirs scien­ti­fi­que­ment vali­dés pour for­mer des per­sonnes libres et éclairé·es.

Nous réaf­fir­mons que c’est bien la soli­da­ri­té, le ren­for­ce­ment des ser­vices publics qui nous per­met­tront de lut­ter effi­ca­ce­ment et de faire rem­part contre toutes les idées réac­tion­naires. Dans ce moment de bas­cule pour notre démo­cra­tie, notre res­pon­sa­bi­li­té est bien d’offrir des pers­pec­tives de pro­grès social à nos col­lègues, à la jeu­nesse et à la popu­la­tion toute entière, notam­ment en lut­tant contre les poli­tiques aus­té­ri­taires et anti­so­ciales menées par les gou­ver­ne­ments suc­ces­sifs d’Emmanuel Macron ser­vant de mar­che­pieds aux idées d’extrême droite.

À Rennes le 2 mai 2025