RESF : RASSEMBLEMENT AU RECTORAT LE 10 FÉVRIER !

LA SCOLARISATION DE TOUS LES ENFANTS EST UN DEVOIR !

Mineur·es Non Accom­pa­gné·es (MNA) : leur place est à l’école, pas à la rue !

Les MNA sont des enfants étran­gers sans aucun repré­sen­tant légal en France.

Depuis décembre, plu­sieurs dizaines de MNA d’Ille-et-Vilaine, âgé·es de 15 à 17 ans ont reçu un avis néga­tif de leurs éva­lua­tions de mino­ri­té et sont écar­té·es d’une prise en charge par l’Aide Sociale à l’Enfance (ASE) au motif qu’ils·elles seraient majeur·es.

Pour tous ces jeunes, c’est la double peine : expul­sé·es des foyers et hôtels où ils·elles étaient héber­gé·es, ils·elles se retrouvent à la rue et se voient en plus refu­ser d’affectation dans un éta­blis­se­ment sco­laire. À la rue la nuit et à la rue le jour, sans accès pos­sible à l’éducation.

Ces éva­lua­tions de mino­ri­té, qui font par­tie des mis­sions du conseil dépar­te­mental, sont sou­vent faites à charge et ne sont pas toujours fiables. Lorsque le·la jeune pos­sède des docu­ments d’identité, leur authen­ti­ci­té est trop sou­vent remise en cause, et quand les docu­ments ne sont pas contes­tés, on doute qu’ils appar­tiennent réel­le­ment à celui·elle qui les pré­sente.

L’évaluation sociale se base sou­vent sur des élé­ments tota­le­ment sub­jec­tifs (pilo­si­té ou déve­lop­pe­ment puber­taire, acné, forme du visage, matu­ri­té) tan­dis que la fia­bi­li­té des tests osseux est remise en cause par la com­mu­nau­té médi­cale.

Nous dénonçons la poli­tique du soup­çon dont sont vic­times les mineur·es étran­ger·es en France ain­si que leur non-sco­la­ri­sa­tion dans des éta­blis­se­ments sco­laires publics. Très sou­vent, le refus de prise en charge par l’ASE entraîne un refus de sco­la­ri­sa­tion car le rec­to­rat ne consi­dère plus ces jeunes étran­ger·es comme publics prio­ri­taires.

L’éducation pour les jeunes étranger·es en France : un droit sou­vent bafoué

Le manque de moyens et les classes sur­char­gées sont un pro­blème struc­tu­rel dans l’Éducation natio­nale dont les pre­mières vic­times sont les MNA reje­té·es par l’ASE et les jeunes étran­ger·es de plus 16 ans. La sco­la­ri­sa­tion n’étant plus obli­ga­toire après 16 ans, les jeunes étran­ger·es se voient sou­vent refu­ser de droits d’inscription dans les éta­blis­se­ments sco­laires publics.

En Ille-et-Vilaine, de nom­breux·ses jeunes étran­ger·es sont contraint·es, depuis plu­sieurs années, de s’ins­crire dans des éta­blis­se­ments sco­laires pri­vés, avec l’aide des familles soli­daires qui les hébergent. Cette situa­tion qui dure depuis trop d’années déjà est dis­cri­mi­na­toire et scan­da­leuse. Chaque jeune doit pou­voir mener un cur­sus sco­laire jusqu’à son terme indé­pen­dam­ment de son âge, sa natio­na­li­té et son sta­tut admi­nis­tra­tif (avec ou sans papier).

Le 14 mai 2019, la Cour admi­nis­tra­tive d’appel de Paris a ren­du un arrêt qui sti­pule « qu’il n’entre pas dans les mis­sions du rec­to­rat de véri­fier que le jeune est ou non pris en charge comme mineur en dan­ger », c’est-à-dire par l’ASE.

Nous deman­dons donc que tous ces jeunes soient scolarisé·es au sein du ser­vice public d’éducation, et dans des struc­tures adap­tées lorsque ces mineurs sont allo­phones comme les Unités Pédagogiques pour Élèves Allophones Arrivants (UPE2A).

RASSEMBLEMENT MERCREDI 10 FÉVRIER À 14 DEVANT LE RECTORAT

Pour la sco­la­ri­sa­tion incon­di­tion­nelle des mineur·es et jeunes majeur·es étranger·ères, quels que soient leurs sta­tuts admi­nis­tra­tifs

Contre les expul­sions et pour la régu­la­ri­sa­tion de toutes et tous les sans-papiers

Non au fichage et au triage des enfants de l’exil : abro­ga­tion des décrets des 30 jan­vier 2019 et 23 juin 2020

Maintien et ren­for­ce­ment du droit à l’ac­com­pa­gne­ment socio-édu­ca­tif des MNA dans le cadre exclu­sif de l’Aide Sociale à l’Enfance, sans condi­tion, sans fichage, sans test osseux

Réseau Éducation Sans Frontière d’Ille-et-Vilaine : FCPE 35, Zones d’Enfance Protégée, CGT Éduc’action 35, STE-CNT 35, FSU 35, SNFOLC 35, SUD Éducation 35, Solidaires Étudiant.e.s Rennes, Mrap 35, CSP 35, Utopia 56, Cimade 35, Des Arbres et des Papiers (St-Sulpice-la-Forêt), Accueil Réfugiés Bruz, Association Bienvenue Fougères, Québriac Migrants Solidarité, Utud, GL 1410, Dal 35, CCFD Terre Solidaire, LDH Rennes, Action Culture d’Entreprises (ACE), Attac Rennes, Midaf, Viami, Sdas FO 35, CNT SSCT 35, UD CGT 35, UL CGT Rennes, Ensemble 35, GT Migrants FI Rennes, NPA Rennes, PCF 35, EELV Rennes

appelRESF10février2021