Travaillons tous, moins et autrement !

Communiqué confé­dé­ral

De Manuel Valls à Nicolas Sarkozy, les dési­rs de régres­sions sociales sont tou­jours aus­si vifs au sein d’une classe poli­tique au ser­vice des pos­sé­dants. En 2011 ce sera déci­dé­ment tou­jours aux mêmes qu’on essaie­ra de faire payer pour les plus riches. A moins que…

Alors même que le patro­nat consi­dère que « le pro­blème des 35h a été réso­lu » dixit la CGPME, alors que cer­tains à l’UMP ne voient plus de pro­blèmes dans les 35h, alors que la moyenne du temps de tra­vail annuel des fran­çais est plus éle­vée que celle de nom­breux pays (Allemagne, Pays-Bas), Manuel Valls tente de recy­cler la fétide recette sar­ko­zyste du « Travailler plus pour gagner moins » en appe­lant à aug­men­ter la durée du temps de tra­vail au-delà des 35h.
Pourtant la réforme des 35h n’avait pas été uni­que­ment consti­tuée d’avancées sociales. En effet le pas­sage aux 35h, qui s’était fait en dehors d’une lutte sociale d’ampleur avait coû­té cher aux tra­vailleurs : ins­tau­ra­tion de l’annualisation du temps de tra­vail qui a lar­ge­ment empié­tée sur la vie pri­vée des sala­riés, obli­ga­tion de pro­duire autant en 35h qu’en 39h, allè­ge­ments de coti­sa­tions sup­plé­men­taires qui sont venues assé­cher un peu plus les res­sources des orga­nismes de soli­da­ri­té, tels les caisses de retraites. C’est d’ailleurs en bonne par­tie à cause des défi­cits créés par ces mil­liards de cadeaux fis­caux que les régimes de retraites sont deve­nus défi­ci­taires et que le gou­ver­ne­ment a pu mettre en place son pro­jet de des­truc­tion des retraites par répar­ti­tion.

A l’autre bout du sys­tème capi­ta­liste, Sarkozy pré­pare une nou­velle réforme, au béné­fice des plus riches en annon­çant la fin de l’Impôt de Solidarité sur la Fortune, qui rap­porte près de 4 mil­liards par an. Ce cadeau fis­cal est une nou­velle fois emblé­ma­tique de la col­lu­sion d’intérêts qui règne au som­met du pou­voir : en effet Neuilly, la ville du pré­sident, est la 2ème ville fran­çaise comp­tant le plus d’imposables sou­mis à l’ISF, devant Lyon, Marseille ou Nice. Cela est sur­tout à mettre en paral­lèle avec la « reva­lo­ri­sa­tion » du Smic au 1er jan­vier qui s’est une nou­velle fois faite selon les mini­ma en vigueur, au mépris de tous ceux qui pro­dui­sant les richesses de notre pays, vivent un quo­ti­dien de galères.

Ces deux faits illus­trent bien l’équation en vigueur depuis plus de trente ans. La pro­duc­ti­vi­té des sala­riés est tou­jours plus forte, et le pays plus riche, mais la part de ces richesses reve­nant au monde du Travail est en régres­sion constante par rap­port aux pro­fits et le chô­mage de masse per­dure.

Au contraire des dis­cours de ces escrocs, la CNT défend donc légi­ti­me­ment le par­tage du tra­vail et des richesses. Concrètement cela doit pas­ser par :
– une hausse sub­stan­tielle des salaires, en prio­ri­té les plus bas,
– la pour­suite de la dimi­nu­tion du temps de tra­vail
– la résorp­tion du chô­mage grâce au par­tage du tra­vail entre tous et toutes.

2010 a été l’occasion d’un mou­ve­ment social de grande ampleur, qui même s’il n’a pas été vic­to­rieux, a per­mis de remettre au goût du jour les pra­tiques d’un syn­di­ca­lisme de com­bat : assem­blées géné­rales déci­sion­nelles, grèves recon­duc­tibles, blo­cages…. Ce sont ces pra­tiques que les syn­di­cats de la CNT conti­nue­ront de faire vivre en cette année 2011 car les vic­toires des tra­vailleurs ne peuvent que pas­ser par la réap­pro­pria­tion de leurs luttes : c’est nous qui tra­vaillons, alors c’est nous qui déci­dons !

CNT – secré­ta­riat média