Face à la bourgeoisie, riposte populaire !

Le 9 juin der­nier, arguant qu’il y a urgence à cla­ri­fier les posi­tions, Emmanuel Macron annonce la dis­so­lu­tion de l’Assemblée Nationale.

Une fois l’élection pas­sée, tout à coup l’urgence dis­pa­rait et la nomi­na­tion d’un nou­veau gou­ver­ne­ment peut attendre…

DÉMOCRATIE BOURGEOISE ET RÉACTIONNAIRE

Macron est le digne repré­sen­tant de cette bour­geoi­sie qui veut bien de la démo­cra­tie, mais uni­que­ment si les gens sont « rai­son­nables »… de son point de vue, bien sûr. Maintenant que le résul­tat ne lui plait pas, Macron res­sort sa cas­quette de pré­sident auto­ri­taire paillas­son de de l’Extreme Droite.
Finalement, ce 5 sep­tembre il nomme Michel Barnier membre du par­ti LR qui n’a pas par­ti­ci­pé au « front répu­bli­cain » et avec un long pas­sif poli­tique réac­tio­naire, le plus à droite avant la coa­li­tion du RN et espé­rant la bien­veillance et l’aval de celle-ci. A peine nom­mé il axe ses prio­ri­tés autour de la mai­trise de l’immigration rap­pe­lons aus­si quand lorsqu’il était can­di­dat aux pri­maires de la droite il avait repris un vieil axe du RN à savoir la sup­pres­sion de l’AME et le ren­for­ce­ment des controls aux fron­tières.

Derrière ce cirque tra­gique, il s’agit bien de conti­nuer la même poli­tique au ser­vice du capi­tal, peu importe les mobi­li­sa­tions contre la réforme des retraites, contre les vio­lences poli­cières et les meurtres racistes ou les résul­tats des élec­tions. Le Medef, par la voix de son patron Patrick Martin, a d’ailleurs été on ne peut plus clair lors de son uni­ver­si­té d’été, le 26 août : il faut pour­suivre la même poli­tique éco­no­mique.
Le signal est fort : pour la bour­geoi­sie ce qui compte, c’est la per­pé­tua­tion du sys­tème éco­no­mique, social et poli­tique qui lui pro­fite à tous points de vue.

Alors, un pro­gramme réfor­miste comme celui du NFP, pro­po­sant timi­de­ment quelques avan­cées sociales, avec ses pers­pec­tives de réforme fis­cale, l’abrogation de la der­nière loi sur les retraites et l’augmentation des salaires, est déjà consi­dé­ré suf­fi­sam­ment insup­por­table pour être tolé­ré.
Le 25 juillet der­nier, Macron invite un par­terre de patrons à l’Elysée pour les ras­su­rer : rien ne va chan­ger.

L’exploitation et l’oppression pour seuls horizons

Deux jours aupa­ra­vant, dans une inter­view lunaire, le même Macron a non seule­ment assu­mé de balayer d’un revers de main le résul­tat des élec­tions légis­la­tives mais il a tran­quille­ment consi­dé­ré que le mes­sage envoyé par les élec­teurs est de conti­nuer la même poli­tique en allant plus fort et plus loin. Ce der­nier va même jusqu’à des­si­ner le futur pro­gramme poli­tique que le ou la can­di­date au poste de pre­mier ministre se devra d’appliquer pour espé­rer être nom­mé :
– Toujours plus de répres­sion sécu­ri­taire (en pro­met­tant des « réponses plus fermes » pour la jus­tice des mineurs) pour faire plai­sir à l’extrême-droite ou la droite extrême,
– Des tra­vailleu­reuses qui ne tra­vaille­raient pas assez et seraient trop sou­vent malades (hors de ques­tion donc de reve­nir sur la réforme des retraites ou de réduire le temps de tra­vail mais au contraire de pour­suivre la casse du sys­tème social tout en déniant le mal-être au tra­vail),
– Continuer de favo­ri­ser la « com­pé­ti­ti­vi­té » et « l’attractivité » c’est-à-dire gaver les entre­prises d’aides publiques (plus de 160 mil­liards d’aides publiques par an),
– Accélérer la casse des ser­vices publics appe­lé en nov­langue mana­gé­riale : « débu­reau­cra­ti­ser ».

Le « pacte d’action » pro­po­sé le 13 août der­nier par Gabriel Attal pour gou­ver­ner avec LR se situe dans cette lignée en pro­met­tant tou­jours plus d’austérité bud­gé­taire pour les ser­vices publics, tou­jours plus de moyens pour une poli­tique sécu­ri­taire et liber­ti­cide. La « défense » du « pou­voir d’achat » consiste en de nou­velles exo­né­ra­tions de coti­sa­tions sociales pour rap­pro­cher le salaire net du salaire brut. En un mot, la baisse de nos salaires réels en atta­quant la Sécurité Sociale

Face à cette mascarade, que faire ?

Avec ces vils cal­culs poli­tiques, la bour­geoi­sie nous fait prendre des risques incon­si­dé­rés face à l’extrême-droite qui est tou­jours prête à tirer les fruits de la déses­pé­rance et de l’impuissance popu­laire.
Pourtant le pire n’est pas encore écrit. Il ne tient qu’à nous et à l’ensemble des tra­vailleu­reuses de ce pays de déjouer la poli­tique du pire que nous pro­met Macron et qui ne peut désor­mais que nous ame­ner au fas­cisme à court terme.
Face à l’extrême-droite et ses alliés, il nous faut, en tant que tra­vailleurs et tra­vailleuses, retrou­ver une force col­lec­tive auto­nome pour nous défendre.
Nous avons besoin d’un rap­port de force en faveur du monde du tra­vail et pour cela notam­ment d’organisations de tra­vailleurs et de tra­vailleuses fortes, capables de défendre nos inté­rêts face aux attaques de nos droits et de nos liber­tés.

Nous n’aurons que ce que nous prendrons !

Dans le pro­gramme élec­to­ral du Front Populaire de 1936, il n’y avait ni les congés payés, ni la semaine de 40h. Ce qui a fait plier les patrons, la bour­geoi­sie et la coa­li­tion de l’époque, c’est l’action de la classe ouvrière et en par­ti­cu­lier les grèves et les occu­pa­tions d’usine.
Cela nous montre qu’il est essen­tiel de comp­ter avant tout sur nous-mêmes, de construire nos propres orga­ni­sa­tions, nos propres reven­di­ca­tions afin que concrè­te­ment nous puis­sions nous défendre.
Nous avons besoin d’un mou­ve­ment de grève d’ampleur sus­cep­tible de remettre en cause la dic­ta­ture actuelle du capi­tal et de faire plier l’arrogance et le mépris de Macron et de la classe qui le porte.
Il nous appar­tient de le construire.
Face au fas­cisme, por­teur d’un ordre mor­ti­fère, et au néo-libé­ra­lisme qui brise nos acquis, le com­bat sera âpre. Alors menons-le.

Organisons-nous, pous­sons sur le ter­rain social et syn­di­cal pour nos droits et liber­tés !
Ensemble fai­sons émer­ger un pro­jet de socié­té en rup­ture avec le capi­ta­lisme
qui nous mène dans une impasse !

Le 1er Octobre
Toustes en grève
et dans la rue le 01/​10/​24