Bulletin de la fédération CNT Santé-Social

N°14 – printemps/​été 2011

Sommaire :

-La condi­tion de tra­vailleur-euse handicapé‑e en ESAT
- Le SIAO à Strasbourg : chro­nique d’une douce résis­tance
- Petite enfance : la lutte conti­nue !
- Convention col­lec­tive de la BASS : bilan de la mani­fes­ta­tion du 30 mars
- Luttes et vic­toires à l’IFRASS de Toulouse
- LOPPSI 2 : liber­ti­cide et anti­so­ciale
- Le capi­ta­lisme et l’Etat veulent s’attaquer aux patrons… de l’emploi direct !
- L’aide à domi­cile en dan­ger
- Santé : quand la soli­da­ri­té fait face au capi­tal
- Servier : quand les vau­tours phar­ma­ceu­tiques décident de la poli­tique de san­té
- Le grand enfer­me­ment : la psy­chia­trie empor­tée dans la tour­mente du tout sécu­ri­taire
- L’AP-HP s’endette, les sala­riés trinquent !
- Solidarité inter­na­tio­nale : cam­pagne BDS « boy­cott, dés­in­ves­tis­se­ment, sanc­tions » + En sup­plé­ment, un dos­sier de 4 pages sur l’évaluation des sala­riés et l’entretien annuel d’évaluation

Edito :

L’idéologie mana­gé­riale, celle conçue et patiem­ment construite depuis mai 68, semble réus­sir là ou le tay­lo­risme avait échoué : cap­ter l’individu dans sa tota­li­té et le rendre com­plè­te­ment dépen­dant de son employeur, sans aucune res­source per­son­nelle et/​ou col­lec­tive pour faire face à la domi­na­tion et l’oppression qu’il subit.

Les sui­cides à France Télécom et ailleurs mettent en lumière, de manière dra­ma­tique, l’isolement ter­rible dans lequel nombre de sala­riés vivent leur rap­port au tra­vail. Si le syn­di­ca­lisme a su, pen­dant un temps, construire des rap­ports de forces, voire une culture ouvrière auto­nome capable de pro­duire de l’entraide, des soli­da­ri­tés et du sens face au patro­nat, les résis­tances face à l’injonction d’être employable, mesu­rable, taillable et cor­véable à mer­ci ont du mal à se construire aujourd’hui.

Les outils actuels de la mise au tra­vail et de l’embrigadement des sala­riés au seuls béné­fices des ges­tion­naires semblent ter­ri­ble­ment opé­rants. Tout sacri­fier à son tra­vail, rendre des comptes, voir son acti­vi­té réduite aux seuls résul­tats sta­tis­tiques qui ne tra­duisent rien de la réa­li­té, être en riva­li­té avec ses col­lègues, se méfier de tout le monde, atteindre tou­jours plus d’objectifs sans aucun moyen, être sans cesse com­pé­tent et per­for­mant, endos­ser toute la res­pon­sa­bi­li­té et la culpa­bi­li­té de ses échecs sans jamais remettre en ques­tion le sys­tème semblent par­fois être inté­grés comme étant la norme.…

Pour autant, nous sommes nom­breux à ne pas nous rési­gner à être réduits à de simples objets éco­no­miques, tels des robots ou des machines. Nous sommes nom­breux à refu­ser que notre tra­vail soit dénué de sens, de ren­contres avec l’autre et le monde, d’entraide et d’altruisme.

Ainsi dans plu­sieurs sec­teurs la remise en cause ou le refus de l’évaluation indi­vi­duelle, l’un des pivots de la ges­tion high tech des sala­riés, se déve­loppe et porte ce refus d’un tra­vail com­plè­te­ment étran­ger à la manière dont nous sou­hai­tons le vivre.

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Couverture La Sociale ! #14