Festoù-noz enep faskourien /​cont les fachist

L’idée d’un fest-noz anti­fa a ger­mé début des années 2000 avec la pro­po­si­tion de s’intégrer dans le cadre du fes­ti­val RAR1, fes­ti­val ren­nais de concert anti­fa orien­té jusque là sur des musiques ska, punk, rock. Toutefois, faute de temps à y consa­crer et de combattantEs motivéEs au sein de l’équipe orga­ni­sa­trice de RAR c’est plu­sieurs années plus tard que l’idée resur­git de la ren­contre de trois acteurs de la scène musi­cale et mili­tante ren­naise.

En 2010, le pro­jet d’organiser un fest-noz à carac­tère et enga­ge­ment anti­fas­ciste à Rennes pour sen­si­bi­li­ser les étudiantEs et les rennaisEs se remit en route, cette fois en dehors du cadre propre de RAR mais dans la même démarche mili­tante. Ainsi, por­té par Thierry de General Strike (asso­cia­tion orga­ni­sa­trice de nom­breux concerts sur Rennes et alen­tours mais aus­si coor­ga­ni­sa­trice de RAR), Gurvan, chan­teur du groupe IMG (groupe de musique ska punk raggæ noz) et Fred, mili­tant de la CNT ren­naise, sou­te­nus par leurs orga­ni­sa­tions res­pec­tives avec le sou­tien béné­vole de nom­breux militantEs anti­fa ren­nais, la pré­pa­ra­tion de l’événement fût menée à son terme.

Après avoir fait le choix d’un fest-noz hiver­nal sur Rennes à la Salle de la Cité, un jeu­di, entre fin d’examens et hors vacances étu­diantes, il n’a pas été dif­fi­cile de trou­ver des groupes de musiques de fest-noz locaux prêts à jouer en sou­tien. Tous les groupes qui ont par­ti­ci­pé, et ce quelle que soit l’édition, sont des groupes enga­gés ou sou­te­nant la cause anti­ra­ciste et anti­fas­ciste, signi­fiant par là que bon nombre de musicienNEs bre­tons sont sensibiliséEs à cette lutte et sont prêtEs à s’investir face aux relents iden­ti­taires prô­nés par quelques groupes bre­tons natio­na­listes. À ce sujet, le Collectif Antifasciste Rennais2 a publié de nom­breux docu­ments sur la ques­tion et a aus­si par­ti­ci­pé à la bonne tenue des fes­toù-noz en assu­mant la rude tâche dite de « ser­vice d’ordre » pour pré­ve­nir les malaises et évi­ter les débor­de­ments ou autres pro­vo­ca­tions d’extrémistes exté­rieurs.

Les groupes par­ti­ci­pants3 ain­si recru­tés, un cama­rade des­si­na­teur, Chester, a éla­bo­ré une affiche adé­quate pour le fest-noz : un druide hal­lu­ci­né pré­pa­rant la potion anti­fas­ciste dans une mar­mite d’où jaillissent les groupes.

Pour la par­tie res­tau­ra­tion et abreu­vage, nous nous sommes ins­crits dans une démarche mili­tante, locale et éthique, si pos­sible bio, tant pour les groupes et les équipes béné­voles que pour le public. Le choix s’est por­té sur dif­fé­rents pro­duc­teurs locaux et arti­sa­naux sans pas­ser par quel­conque inter­mé­diaire ce qui per­met de les enga­ger dans la démarche. Pour la pré­pa­ra­tion des plats (tra­di­tion­nel, végé­ta­rien et vegan), des sand­wichs et le ser­vice au public, tout a été géré par le soin des béné­voles. L’eau miné­rale bre­tonne dis­tri­buée gra­tui­te­ment en a sur­pris plus d’unE.

La pre­mière édi­tion, le 17 février 2011 a ren­con­tré un vif suc­cès. Le choix des groupes enga­gés, d’un prix d’entrée faible et de col­la­tions à bas prix y a été sans doute pour quelque chose. Complet très tôt en rai­son d’une jauge étri­quée pour rai­son de sécu­ri­té, les retar­da­taires dési­reux de ren­trer ont dû prendre leur mal en patience en atten­dant les rares sor­ties. Aucun heurt ne fût à déplo­rer mal­gré l’insistance de quelques unEs à vou­loir entrer à tout prix, et ce grâce aux cama­rades du Collectif Antifa Rennais. Le résul­tat : 900 entrées payantes, plus de 1000 per­sonnes, près de 350 docu­ments d’info sur les orga­ni­sa­tions fas­cistes en Bretagne dis­tri­bués, des équipes mili­tantes fières d’avoir assu­ré, un béné­fice finan­cier per­met­tant de sou­te­nir le Collectif Antifa Rennais dans ses pro­jets et acti­vi­tés mais aus­si d’autres ini­tia­tives anti­fas­cistes.

C’est dans cette même dyna­mique que l’équipe des Festoù-Noz Enep Faskour a par­ti­ci­pé en par­te­na­riat à l’organisation d’un fest-noz contre le racisme avec les Thoréfoliens Solidaires, le 10 novembre 2011 à Thorigné-Fouillard. Là encore la lutte contre le racisme a trou­vé écho par­mi les dan­seurs et dan­seuses venus par­ti­ci­per à l’événement.

La seconde édi­tion du FNEF, le 19 jan­vier 2012, tou­jours à la Cité à Rennes, a connu elle aus­si un suc­cès. L’équipe orga­ni­sa­trice s’est élar­gie et l’événement a pu être plus mar­qué sur l’antifa avec de nou­veaux docu­ments dif­fu­sés, un dis­cours et une table de presse deve­nue plus consé­quente. Une affiche signée Chester plus expli­cite avec cette fois le druide assom­mant un néo-naze. Et un public tou­jours au ren­dez vous pour dan­ser et pié­ti­ner les idées nau­séa­bondes.

Une troi­sième édi­tion est en réflexion mais les contraintes de plus en plus lourdes impo­sées par la Municipalité Rennaise pour orga­ni­ser un évé­ne­ment sur Rennes, notam­ment à la salle de la Cité en rai­son du pro­jet de Palais de Congrès pour riches, nous poussent à nous éloi­gner du centre his­to­rique… Mais plu­sieurs groupes sont par­tant et répondent déjà pré­sent, au moins pour la pro­chaine édi­tion !

À suivre donc…

Daou bal a vo evit an noz­vezh, eus un tu difenn seve­na­dur Breizh, he sone­rezh, hag he blaz dibar hag eus un tu all disk­le­riañ sklaer doa­reoù gwi­dreus ar fas­kou­rien a glask impli­jout hor seve­na­dur evit touel­lañ an dud.

Ma « z eus e Breizh ur ber­so­ne­lezh seve­na­du­rel kreñv ez eo un diga­rez evit pep den e Breizh da den­nan splet eus ur seve­na­dur dis­heñ­vel ha dazei­lek zoken (len­ne­gezh, sone­rezh, c’hoa­ri­va), graet er vro gant roue­da­doù emren. N’eo ket seve­na­dur breizh un ben­veg evit lakaat tud a gos­tez, n’eo ket hor seve­na­dur a‑us a re all met dis­heñ­vel eo ha droad he deus da vezañ. Bezañ bre­ton n’eo ket bezañ eus ur ouenn ispi­sial a‑us tud all. Par eo an dud forzh peseurt liv pe seve­na­dur o defe.

Pep bre­ton sta­get ouzh e seve­na­dur a zle stourm enep ar c’houen­ne­lou­riezh, ar fas­kou­riezh pe an estren­ga­so­ni graet e anv Breizh pe vefe ganet e Breizh pe e lec’h all.

Arabat disoñ­jal fas­kou­riezh stad graet e Frañs, gall penn kil ha troad. E penn ken­tañ ar gal­loud ez eus tud a vroud hon dilen­ni­di d’o­ber lezen­noù muioc’h muiañ goue­ne­lour. An tre­seal enep tud diba­per a zo ur skouer hag an harp a c’hel­lomp reiñ dez­ho a brou ez eo kro­get an emgann enep ar fas­kou­riezh.

Fred /​Image : Pierre Bunk