journée internationale de lutte pour les droits des femmes le 8 mars à 13h30, république à Rennes

En août 1910, à la IIe confé­rence inter­na­tio­nale des femmes socia­listes, à Copenhague, Clara Zetkin, pro­pose le prin­cipe d’une mobi­li­sa­tion des femmes « en accord avec les orga­ni­sa­tions poli­tiques et syn­di­cales du pro­lé­ta­riat dotées de la conscience de classe ». La notion de lutte de classes est essen­tielle car cette jour­née de mobi­li­sa­tion devait exclure toute alliance avec ‘les fémi­nistes de la bour­geoi­sie ».

Le 25 mars 1911, année de la pre­mière jour­née, dans un ate­lier tex­tile de Triangle Shirtwaist à New York un incen­die tue 140 ouvrières, dont une majo­ri­té d’im­mi­grantes ita­liennes et juives d » Europe de l’Est, enfer­mées à l’in­té­rieur de l’u­sine. Cette tra­gé­die, liée à l’ex­ploi­ta­tion des femmes ouvrières, a un fort reten­tis­se­ment et est com­mé­mo­rée par la suite lors des Journées inter­na­tio­nales des femmes qui font alors le lien entre lutte des femmes et mou­ve­ment ouvrier

La jour­née du 8 mars sera rete­nue par la suite comme jour­née inter­na­tio­nale de lutte pour les droits des femmes. En 2017, les fémi­nistes argen­tines ont appe­lé à une grève mon­diale afin de mon­trer que lorsque les femmes cessent de tra­vailler, le monde cesse de tour­ner.

Cette année, la déci­sion a été prise non seule­ment d’arrêter les tra­vaux ména­gers et de boy­cot­ter les com­merces, mais aus­si d’arrêter le tra­vail rému­né­ré, car le tra­vail est le lieu où les inéga­li­tés éco­no­miques sont les plus visibles. La lutte contre le patriar­cat passe par la lutte contre le capi­ta­lisme sans s’y réduire.

La date emblé­ma­tique de cette année tombe un dimanche, mais ce n’est pas une rai­son pour annu­ler la grève. Au contraire ! au-delà de la réa­li­té de tout le tra­vail invi­sible et ingrat des femmes à la mai­son, nous sommes celles qui sup­por­tons le poids du tra­vail à temps par­tiel le dimanche et des horaires flexibles, que ce soit dans la res­tau­ra­tion, le net­toyage des bureaux et des hôtels, en tant que pro­fes­sion­nelles de l’aide à domi­cile, de la san­té, dans les soins aux per­sonnes âgées, ou comme cais­sières et ven­deuses.

A l’échelle mon­diale, les femmes repré­sentent 70{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} du per­son­nel du sec­teur de la san­té (1). Quatre fois plus de femmes que d’hommes tra­vaillent à temps par­tiel (2), ce qui signi­fie qu’en moyenne nos salaires sont infé­rieurs de 16{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} au salaire moyen des hommes (3). Cette dis­cri­mi­na­tion nous affecte éga­le­ment quand il s’agit de cal­cu­ler nos pen­sions de retraite qui, par consé­quent, sont consi­dé­ra­ble­ment infé­rieures à celles des hommes.

NOUS SOMMES LES GRANDES PERDANTES DE LA REFORME DES RETRAITES A POINT

Nous sommes celles qui per­dons notre emploi lorsque nous annon­çons une gros­sesse à nos patrons ou la nais­sance d’un bébé, sans par­ler des vio­lences sexistes qui touchent majo­ri­tai­re­ment les femmes, cau­sant des risques socio-pro­fes­sion­nels en aug­men­ta­tion constante.

  • Genre et éga­li­té dans la main‑d’œuvre, ana­lyse de 104 pays, OMS, mars 2019
  • Différence entre les sexes dans l’emploi à temps par­tiel, OSDE, 2018.
  • Gender Gap Pay , Eurostat, 2017 

La jour­née du 8 mars débu­te­ra à 13h30 à République pour une mani­fes­ta­tion et se conti­nue­ra à l’Hôtel- Dieu 16h, avec des ate­liers, la pré­sence de col­lec­tifs et d’association pour se ter­mi­ner par des concerts

LE PROGRAMME : www.facebook.com/NousToutes35