La SEA35 lâche l’hébergement d’urgence et se fait tacler par l’Etat !

La SEA35 lâche l’hébergement d’urgence et se fait tacler par l’État !

Les sala­riés de la SEA35 réclament un bud­get adap­té aux besoins des publics, avec des moyens humains dignes de l’accompagnement social néces­saire aux enfants, aux femmes et aux hommes sans solu­tion d’hébergement, même d’urgence !

Le ven­dre­di 21 jan­vier 2022, la direc­tion a annon­cé au CSE de la SEA35 sa volon­té de lâcher ses héber­ge­ments d’urgence aujourd’hui atta­chés à son Pôle Précarité Insertion :

  • Maya mater­ni­té, accueil à la jour­née de femmes enceintes ou ayant accou­ché récem­ment, 8 places, ouvert il y a 7 mois seule­ment
  • Maya accueil de nuit pour femmes et enfants, 40 places, ouvert en février 2020
  • Abri, 26 places d’accueil en centre d’hébergement d’urgence, tout public, ouvert en 2009

Chacun de ces ser­vices a son his­toire mais un point com­mun : le CSE et pré­cé­dem­ment le Comité d’Entreprise, quand il a été consul­té, a don­né un avis défa­vo­rable à l’ouverture de ces ser­vices. Pas assez de moyens, finan­ciers et humains.

Pour Maya, le CSE avait pré­ve­nu que le compte n’y était pas ! Malgré tout la Direction Générale de la SEA35 a pris ses « res­pon­sa­bi­li­tés » et a ouvert cet accueil, sur injonc­tion de l’État ! Cela a per­mis d’héberger des cen­taines de per­sonnes et par­ti­cu­liè­re­ment pen­dant cette période de confi­ne­ments, cet accueil de nuit est deve­nu un accueil 24H/​24 !

Pour Maya Maternité, les élus avaient éga­le­ment pré­ve­nu que les comptes n’y étaient pas ! De plus, lors de sa mise en place les moyens alloués n’ont même pas été tous mis en œuvre : postes res­tés vacants, moyens maté­riels non mis en œuvre !

En décembre 2021, le CSE a lan­cé un droit d’alerte pour dan­ger grave et immi­nent pour les sala­riés de Maya et Maya mater­ni­té !

Les sala­riés, sou­cieux, ont tou­jours répon­du pré­sents ! Aujourd’hui, la SEA35 les remer­cie !

Le 1er février la Direction Générale, avec l’accord du Conseil d’Administration de la SEA35, a annon­cé aux finan­ceurs sa volon­té de se sépa­rer de ces ser­vices et a pro­po­sé d’essayer de les trans­fé­rer à d’autres asso­cia­tions, actant l’absence de moyens sup­plé­men­taires.

La DDETS (Direction Départementale de l’Emploi, du Travail et des Solidarités), c’est à dire le gou­ver­ne­ment Macron, a reçu la Direction Générale à dis­tance, en visio ! Pas de négo­cia­tions ni de dis­cus­sions sur l’ouverture à la jour­née des accueils de jours sur les­quels tra­vaillent aus­si nos col­lègues à mi-temps !

Le mar­di 22 mars 2022 la direc­tion du Pôle Précarité Insertion annon­çait que les ser­vices de l’État les avaient infor­més qu’ils sou­hai­taient éga­le­ment que le dis­po­si­tif Apparté, ser­vice d’hébergement d’urgence en dif­fus, entre dans le péri­mètre de ce trans­fert ou de l’appel d’offre !

Apparté c’est la pos­si­bi­li­té pour des familles, femmes, enfants d’être héber­gés sur du long terme. C’est un dis­po­si­tif qui évite la per­pé­tuelle valse des places entre­te­nues par l’État sur les dis­po­si­tifs d’hébergement d’urgence.

La stra­té­gie vou­lue par la SEA35 de se désen­ga­ger se retourne contre elle, car elle sou­hai­tait, à l’origine de ces ser­vices les déve­lop­per en dif­fus. Aujourd’hui, c’est tout le Pôle qui est bou­le­ver­sé, et la SEA35 qui se retrouve fra­gi­li­sée et décré­di­bi­li­sée !

En effet l’Etat va lan­cer des pro­cé­dures d’appel d’offre pour l’ensemble de ces places d’hébergements d’urgence. Ce sont donc en plus trois de nos col­lègues qui se retrouvent dans cette invrai­sem­blable posi­tion d’appel d’offre.

Les sala­riés, les per­sonnes accueillies ne sont pas du tout pris en compte ! Pourtant, ce sont elles qui vont subir les consé­quences de ce pos­sible trans­fert. Les places, dans cette logique de moindre coût, pour­ront d’ailleurs être encore moins finan­cées puisque c’est l’objectif de ce sys­tème orches­tré par le gou­ver­ne­ment Macron.

C’est pour­quoi l’intersyndicale CGT, CNT et Sud porte les reven­di­ca­tions sui­vantes :

  • que s’engagent de réelles négo­cia­tions avec les finan­ceurs pour défendre un bud­get adap­té aux besoins des publics, avec des moyens humains à la hau­teur de l’accompagnement social néces­saire aux enfants, aux femmes et aux hommes sans héber­ge­ment

  • si nous devions en arri­ver là, que l’État et la SEA35 reclassent et garan­tissent a mini­ma aux sala­riés concer­nés un contrat de tra­vail équi­valent

  • que la SEA35 ren­force le Pôle Précarité Insertion, par l’amélioration des condi­tions de tra­vail pour l’ensemble de ses ser­vices, et en déve­loppe de nou­veaux par des pro­jets répon­dant aux besoins des publics et non en répon­dant à la com­mande poli­tique ou à de néfastes appels à pro­jet

L’intersyndicale CGT SUD CNT de la SEA35 appelle les sala­riés à se ras­sem­bler et faire part de leurs reven­di­ca­tions mar­di 5 Avril 2022 :

  • à 12h devant le Pôle Précarité Insertion de la SEA35, rue de la Barbotière à Rennes

  • Un lieu sym­bo­lique sera pro­po­sé pour une action publique sur le temps d’après midi

Un pré­avis de grève sera dépo­sé le 5 avril 2022 de 12h à 18h