Le squat de Pacé a été expulsé

Le squat de Pacé a été expulsé en ce jour du 27 novembre 2012.

Malgré les belles paroles, la pré­fec­ture expulse manu mili­ta­ri des per­sonnes pour qui il n’existe pas assez de solu­tions d’hé­ber­ge­ment et de loge­ment sur le ter­ri­toire de l’Ille-et-Vilaine. Ces familles qui ont com­men­cé à se poser sur la région ren­naise, ces enfants qui allaient à l’é­cole sont encore une fois dépla­cés, contraints et for­cés.

La ville de Rennes de son côté, expulse des squats en plein hiver sous de faux pré­textes de salu­bri­té, met­tant elle aus­si des familles à la rue en sachant per­ti­nem­ment que les pro­po­si­tions de relo­ge­ment ne vau­dront que pour trois jour, avant un retour en squat faute de places suf­fi­santes.

Jeudi soir, le Conseil Communautaire (majo­ri­té et oppo­si­tion), a voté un vœu, en direc­tion du Ministre de l’Intérieur, au sujet « des per­sonnes en grande détresse, quelle que soit leur natio­na­li­té, qui se trouvent sur le ter­ri­toire sans solu­tion d’hé­ber­ge­ment ». Pour autant, la conclu­sion de cette décla­ra­tion fait por­ter la res­pon­sa­bi­li­té du manque de place aux migrants.

Les sala­riés des dif­fé­rentes struc­tures d’ac­cueil d’ur­gence et de réin­ser­tion le constatent au jour le jour : le manque de place vaut pour toutes les popu­la­tions.

Mettre en avant la res­pon­sa­bi­li­tés des migrants sur cet état de fait est un men­songe éhon­té. La baisse des bud­gets alloués aux dis­po­si­tifs d’ur­gence a été constante ces der­nières années :

• au niveau natio­nal, les fonds pour l’in­ser­tion ont dimi­nué de 35{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} en 2009 ;
• l’ur­gence sociale a subi en 2010 une res­tric­tion de moi­tié de ses bud­gets ;
• en 2012, à nou­veau une baisse de 15{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} pour l’in­ser­tion et 10{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} pour l’hé­ber­ge­ment.

Dans le même temps, sur l’Ille-et-Vilaine, le constat est que mal­gré une aug­men­ta­tion des appels au 115, seule­ment 40{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} de ces demandes ont obte­nu une réponse posi­tive.

L’Union Locale CNT 35 dénonce cette col­lu­sion poli­tique qui essaie de faire por­ter la res­pon­sa­bi­li­té de cette pénu­rie à une popu­la­tion. Elle s’as­so­cie aux reven­di­ca­tions des tra­vailleurs de l’ur­gence sociale et de l’hé­ber­ge­ment, qui exigent des moyens consé­quents, autant humains (per­son­nels for­més) qu’en terme de loge­ments et/​ou d’hé­ber­ge­ments adap­tés aux situa­tions indi­vi­duelles ren­con­trées dans leurs asso­cia­tions.

UL CNT 35