Loi Macron : le droit du travail fusillé à coup de 49.3 !

Loi Macron : le droit du travail fusillé à coup de 49.3 !

Ce mar­di 17 février, le gou­ver­ne­ment vient d’imposer via le recours à l’article 49 – 3, sa nou­velle offrande au patro­nat : la loi « Croissance, acti­vi­té et éga­li­té des chances éco­no­miques » dite loi Macron. En effet, après le pacte de res­pon­sa­bi­li­té et ses mil­liards d’euros d’exonérations de coti­sa­tions patro­nales, le gou­ver­ne­ment accède une nou­velle fois aux reven­di­ca­tions du MEDEF : plus de com­pé­ti­ti­vi­té, de pro­fit et d’impunité pour l’exploitation patro­nale, moins de pro­tec­tion, plus de flexi­bi­li­té et de pré­ca­ri­té pour les tra­vailleurs.

En effet, le contrat de tra­vail est jusqu’ici consi­dé­ré par le code civil comme un « lien de subor­di­na­tion per­ma­nent », entre deux par­ties inégales : l’employeur qui dicte les règles, le sala­rié qui n’a pas d’autre choix que de les accep­ter pour se nour­rir. C’est pour­quoi le contrat de tra­vail est régi et pro­té­gé par le code du tra­vail. Mais avec la loi Macron, le contrat de tra­vail devien­dra un simple contrat ordi­naire civil (conclu entre « égaux »), et la rela­tion entre sala­rié et employeur sera consi­dé­rée comme une « sou­mis­sion libre­ment consen­tie ». La consé­quence directe ? La pos­si­bi­li­té offerte aux patrons d’éviter les recours devant les prud’hommes en cas de litige, en pro­po­sant au sala­rié de régler son dif­fé­rent à l’amiable… comme si le rap­port de force entre les deux par­ties était équi­li­bré !

Ajoutons à cela l’assouplissement juri­dique des Plans de Sauvegarde de l’Emploi, per­met­tant aux employeurs de choi­sir qui licen­cier comme ils l’entendent, l’allègement des peines concer­nant les délits d’entraves patro­naux, ou encore la des­truc­tion défi­ni­tive de la notion de métiers pour ne plus par­ler que d’emplois… Tout y passe : c’est la grande bra­de­rie des droits et acquis sociaux !

Évidemment on com­prend dès lors l’importance de la loi Macron pour les libé­raux éco­no­miques de tous bords, les­quels se satis­fe­ront éga­le­ment du main­tien des pri­vi­lèges des pro­fes­sions libé­rales, de la libé­ra­li­sa­tion du trans­port inter­ur­bain et de quelques pri­va­ti­sa­tions qui viennent com­plé­ter l’addition… Clairement, la loi Macron consti­tue un enjeu poli­ti­cien majeur pour le PS : ral­lier à sa cause l’électorat libé­ral de l’UMP, tout en enfon­çant à droite sa branche conser­va­trice.

D’ailleurs, la réforme à venir sur la repré­sen­ta­tion des sala­rié-e‑s dans les entre­prises et l’abrogation des élec­tions prud­hom­males, conte­nues fort pro­ba­ble­ment dans la future loi Rebsamen, fini­ra de bou­cler le dis­po­si­tif de moder­ni­sa­tion de l’exploitation patro­nale.

Et tout cela, c’est la gôche qui s’y colle de façon auto­ri­taire comme cela ne s’est pas vu depuis 2006 et.…. l’échec du 49 – 3 face à la mobi­li­sa­tion sociale dite anti CPE. Article 49 – 3 que naguère elle cri­ti­quait, appe­lant le peuple et sa jeu­nesse à des­cendre dans la rue.

Pour la CNT, c’est exac­te­ment ce qu’il s’agit de faire aujourd’hui : en pre­nant contact à la base avec tous ceux et toutes celles qui luttent contre le capi­ta­lisme, le libé­ra­lisme et l’exploitation patro­nale ; en expli­quant par­tout, dans les entre­prises et dans les rues, pour­quoi cette loi est avant tout une ter­rible régres­sion sociale.

L’heure n’est plus à ter­gi­ver­ser. Partout, dans les Assemblées Générales, dans les grèves, que nous soyons sala­rié-es du pri­vé, du public, au chô­mage, retrai­té-e‑s ou étu­diant-e‑s, fai­sons conver­ger nos luttes et fai­sons échec à la loi des patrons !

La C.N.T.

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