Mineurs isolés étrangers : le département organise un accueil au rabais et discriminatoire

Suite à une forte mobi­li­sa­tion à l’automne 2010 des tra­vailleurs sociaux, des syn­di­cats, de for­ma­tions poli­tiques et du milieu asso­cia­tif, le Département avait admis l’intérêt d’ouvrir le dia­logue dans le cadre de la créa­tion d’un nou­veau dis­po­si­tif d’accueil des­ti­né aux mineurs iso­lés étran­gers arri­vant en Ille-et-Vilaine.

Nous étions alors en période pré élec­to­rale et la dia­logue sem­blait avoir été enga­gé.

Depuis les élec­tions du mois de mars 2011, les asso­cia­tions de défense des droits humains n’ont plus été reçues par le dépar­te­ment pour pour­suivre le tra­vail enga­gé et le pro­jet de dis­po­si­tif d’accueil des mineurs iso­lés étran­gers devrait être opé­ra­tion­nel dans les semaines qui viennent.

Le dis­po­si­tif pré­voit la créa­tion d’un « sas » de quatre mois pour tous les mineurs iso­lés étran­gers arri­vant dans le dépar­te­ment. Cette période d’accueil au rabais (bud­gets trois à quatre fois infé­rieurs à ceux des bud­gets clas­siques des­ti­nés aux mineurs fran­çais) devrait lais­ser le temps au Parquet de déter­mi­ner la mino­ri­té ou non des jeunes, tou­jours sur la seule base des exa­mens osseux.

Le dis­po­si­tif tel qu’il a été défi­ni ne cor­res­pond pas aux besoins des jeunes qui, lorsqu’ils arrivent en France seuls, néces­sitent jus­te­ment au début de leur séjour la plus grande atten­tion. C’est à cette condi­tion qu’au bout de quelques mois, la plu­part d’entre eux deviennent rapi­de­ment auto­nomes et réus­sissent à s’intégrer sans dif­fi­cul­té. L’accueil au rabais qui est créé ne fera qu’accentuer leurs dif­fi­cul­tés psy­cho­lo­giques notam­ment.

Ce dis­po­si­tif crée aus­si une dis­cri­mi­na­tion au sein même des struc­tures et des familles d’accueil de ces jeunes, pla­çant les édu­ca­teurs dans une posi­tion inte­nable d’un point de vue éthique.

En outre, aucune direc­tive n’est don­née quant à la déter­mi­na­tion de l’âge des jeunes, or depuis des années main­te­nant, le Conseil Général laisse faire le Parquet qui contraint les jeunes à subir des tests osseux cri­ti­qués de façon una­nime. Le Conseil géné­ral aurait les moyens de s’opposer à cette pra­tique inac­cep­table mais il ne le fait pas et son nou­veau dis­po­si­tif pour­rait même faci­li­ter le « tri » opé­ré par le Parquet entre les vrais et les faux mineurs.

Les asso­cia­tions dénoncent ce dis­po­si­tif dis­cri­mi­na­toire et non conforme à l’intérêt des mineurs iso­lés étran­gers et dénoncent l’hypocrisie du Conseil Général sur ces ques­tions.

Les asso­cia­tions signa­taires exigent le retrait de ce dis­po­si­tif, en contra­dic­tion avec les décla­ra­tions pré­cé­dentes du Président du Conseil Général qui a tou­jours affir­mé sa volon­té d’exercer sa mis­sion de pro­tec­tion de tous les mineurs

Signataires :

Le MRAP 35, Europe Écologie Les Verts 35, CNT-Santé Sociale 35, RESF 35, RUSF 35, PCF 35, la Cimade 35, DAL 35, Relais Étrangers