[NUCLÉAIRE] Une catastrophe de plus… c’est une catastrophe de trop : ça suffit !

La catas­trophe qui s’abat sur le Japon, secousses sis­miques, tsu­na­mis, et ses consé­quences est dra­ma­tique. Une nou­velle cen­trale nucléaire, au Japon cette fois-ci, menace. Pour autant les risques de l’énergie géné­rée par le nucléaire et la ges­tion de ses déchets ne sont pas nou­veaux. Les pro­blèmes liés à l’enfouissement, au déman­tè­le­ment des anciennes cen­trales et la prise en compte des salariéEs qui ont été expo­sés aux radia­tions ne sont tou­jours pas réso­lus … et ne le seront pas aujourd’hui, parce que le nucléaire, même si on veut en sor­tir, ne s’éteindra dan­ge­reu­se­ment pas de suite. Autant donc s’y prendre rapi­de­ment, stop­per ce choix de pro­duc­tion éner­gé­tique, évi­ter ses dan­gers et des sou­cis pour les géné­ra­tions futures.

LOGIQUE DE PROFIT LOGIQUE DE MORT

La CNT exige la sor­tie du nucléaire. Nous expri­mons cette déter­mi­na­tion en fonc­tion des dan­gers sociaux et poli­tiques que repré­sente la filière nucléaire.

Danger social

L’industrie nucléaire dys­fonc­tionne par­tout en France.Ce n’est pas tou­jours dit, mais il y a des inci­dents et des acci­dents toutes les semaines (que ce soit sur les cen­trales, les centres de retrai­te­ment ou les ins­tal­la­tions mili­taires). Le risque d’accident majeur est pos­sible. Ce risque n’est pas écar­té par les pro­grès de l’industrie nucléaire. Il aug­mente au contraire avec la com­plexi­té crois­sante de tech­niques mises en oeuvre et avec la course à la pro­duc­ti­vi­té.
Ce risque aug­mente aus­si avec le vieillis­se­ment des ins­tal­la­tions nucléaires déjà exis­tantes, sachant qu’EDF envi­sage d’aller tou­jours plus loin dans le main­tien de ces ins­tal­la­tions (durée de vie pré­vue au départ de 20 à 25 ans et ral­lon­gée à 40 ans pour des rai­sons uni­que­ment d’ordre capi­ta­liste, de pro­fits) et conti­nue la construc­tion de l’EPR, cen­trale dite par­faite et idéale à risque zéro (un EPR sup­plé­men­taire est pré­vu à la construc­tion à Penly (76)) !

Le pro­blème des déchets radio­ac­tifs n’est tou­jours pas réso­lu, plus de 25 ans après le lan­ce­ment du pro­gramme nucléaire civil en France. L’accumulation de ces déchets et le ren­voi de leur ges­tion aux géné­ra­tions futures sont pro­pre­ment irres­pon­sable. A ce pro­pos, signa­lons qu’une par­tie de nos déchets est expé­diée dans d’autres pays comme la Russie : ce sont les tra­vailleurs russes, entre autres, qui trinquent !
Les risques pour la san­té liés à la pol­lu­tion radio­ac­tive sont tou­jours pré­sents et touchent notam­ment l’ensemble des tra­vailleurs et des popu­la­tions en contact avec l’industrie nucléaire, comme l’ont mon­tré les divers inci­dents liés aux trans­ports des déchets ou aux dif­fé­rents types de sites nucléaires : cen­trales, uni­tés de sto­ckage et de retrai­te­ment mais aus­si mines d’uranium.
A pro­pos de ces der­nières, rap­pe­lons que si l’extrac­tion de l’uranium néces­saire au fonc­tion­ne­ment des cen­trales ne se fait plus en France (ce qui dis­cré­dite l’argument « d’indépendance éner­gé­tique » !), il se fait dans les pays pauvres. Ainsi, ce sont 200 000 per­sonnes à tra­vers le monde qui meurent chaque année par conta­mi­na­tion.
En ce qui concerne les sala­riés de la filière nucléaire en France, pré­ci­sons que ce sont les inté­ri­maires d’EDF qui sont par­ti­cu­liè­re­ment tou­chés. Les normes de sécu­ri­té et sani­taires, quand bien même seraient-elles suf­fi­santes, ne sont pas sys­té­ma­ti­que­ment res­pec­tées, ce qui implique des tra­vailleurs par­fois irra­diés, en tout cas jetables après 5 ou 6 ans de tra­vail !

Danger poli­tique

Projet d’essence éta­tique et tech­no­cra­tique, le nucléaire a été impo­sé sur la base du secret d’État et du men­songe déli­bé­ré, sans débat réel au niveau des popu­la­tions concer­nées (et, en fait, de l’ensemble de l’humanité… au regard des consé­quences pla­né­taires de tout acci­dent majeur).

Dans une socié­té où la pro­duc­tion vise moins les réels besoins des indi­vi­dus que la consti­tu­tion de plus-value pour les riches, le mythe d’une éner­gie abon­dante et peu chère (mythe véhi­cu­lé par les nucléo­crates) a occul­té les ques­tions essen­tielles sur les consé­quences sociales et envi­ron­ne­men­tales de l’emploi de cette éner­gie, fai­sant pas­ser les besoins de l’industrie capi­ta­liste avant toute autre consi­dé­ra­tion. La déci­sion de favo­ri­ser l’énergie nucléaire cor­res­pond ain­si à un mode de ges­tion auto­ri­taire de la socié­té (par le biais de l’État et de ses com­parses capi­ta­listes) à l’opposé d’un mode auto­ges­tion­naire de fonc­tion­ne­ment (tel que le défend la CNT). Imposer le nucléaire nous dépos­sède de nos moyens de déci­sion un peu plus, confiant la « chose » à des « experts ». Nous, « simples » consom­ma­teurs et /​ou tra­vailleurs, n’avons pas notre mot à dire.

Il cor­res­pond aus­si à un modèle éco­no­mique où le déve­lop­pe­ment à outrance de la pro­duc­tion ne répond pas aux besoins et à la fina­li­té de bien-être des indi­vi­dus, mais bien à la soif de pro­fits d’une mino­ri­té de riches.

Enfin, et ce n’est pas le moindre des dan­gers, le main­tien de la filière nucléaire favo­rise sa pro­li­fé­ra­tion à des fins mili­taires.

La sor­tie du nucléaire est pos­sible aujourd’hui. Elle repose sur le recours, en phase tran­si­toire, aux tech­niques de pro­duc­tion éner­gé­tique les moins néfastes pour l’environnement et les indi­vi­dus (cen­trales au gaz et cogé­né­ra­tion prio­ri­taires). Elle doit favo­ri­ser le déve­lop­pe­ment des éner­gies renou­ve­lables et de toutes les pos­si­bi­li­tés d’économie d’énergie.

La sor­tie du nucléaire n’implique pas la mise au chô­mage des per­son­nels. La retraite anti­ci­pée avec plein salaire et primes pour les per­son­nels les plus expo­sés aux risques can­cé­ri­gènes (can­cers du pou­mon, du larynx, des os) ain­si que le main­tien sur les sites (moyen­nant un sui­vi sani­taire per­ma­nent) de ceux et celles qui le dési­rent pour assu­rer à long terme les déman­tè­le­ments, les réha­bi­li­ta­tions et les réno­va­tions dans les meilleures condi­tions.

Pour le déve­lop­pe­ment des éner­gies alter­na­tives auto­nomes et/​ou d’un ser­vice public sans nucléaire, parce que le nucléaire sera tou­jours anti-démo­cra­tique, tota­li­taire et hié­rar­chique, la CNT appelle toutes et tous à mani­fes­ter sa désap­pro­ba­tion et à réflé­chir à d’autres modes de consom­ma­tion éner­gé­tique.

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Au delà de la ques­tion de l’utilité sociale d’une telle tech­no­lo­gie, il en va de même pour le déve­lop­pe­ment des OGM, des nano­tech­no­lo­gies, des pes­ti­cides, tech­no­lo­gies qui engraissent les pro­phètes de la crois­sance effré­née du capi­ta­lisme, au détri­ment des usa­gers et tra­vailleurs que nous sommes tous et toutes.

Au-delà du nucléaire, rap­pe­lons les risques sani­taires quo­ti­dien­ne­ment ren­con­trés par les sala­riés et les usa­gers d’autres sec­teurs indus­triels, comme les sec­teurs du bâti­ment et de l’industrie chi­mique, tel que l’amiante, la laine de verre, les pein­tures, colles, tein­tures, pous­sières et bien d’autres sub­stances encore, qu’elles soient offi­ciel­le­ment recon­nues dan­ge­reuses ou non. Plus géné­ra­le­ment, tout ce qui peut consti­tuer un risque sani­taire pour l’être humain est à condam­ner. Si le capi­ta­lisme veut plus de pro­fit en jouant avec nos vies, refu­sons de nous y asso­cier. Agissons pour détruire cette logique de pro­fit qui reste une logique de mort.

Mais la sor­tie du nucléaire ne pour­ra se faire sans une prise de conscience col­lec­tive : il est néces­saire de réduire nos dépenses éner­gé­tiques.

Seule la prise en main de ces indus­tries par les tra­vailleurs, tra­vailleuses et usa­gers per­met­tra une sor­tie contrô­lée et maî­tri­sée du nucléaire.

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