Pour les AESH et une école pleinement inclusive

TOU·TES EN GRÈVE LE 3 JUIN 2021 !

On le sait main­te­nant, quand ce gou­ver­ne­ment nomme quelque chose, il faut com­prendre l’inverse, et s’attendre à la poli­tique qui va avec. Les grands dis­cours sur l’école « réel­le­ment inclu­sive », « prio­ri­té » du minis­tère, n’ont pas démen­ti cette logique. Aux envo­lées sur la pos­si­bi­li­té offerte à tout élève en situa­tion de han­di­cap d’avoir un accom­pa­gne­ment au plus près de ses besoins, répondent la pré­ca­ri­té inchan­gée des AESH (accompagnant·es d’élèves en situa­tion de han­di­cap), aggra­vée par le ren­for­ce­ment de leur exploi­ta­tion avec la mise en place des Pial (Pôles inclu­sifs d’accompagnement loca­li­sé). L’école « réel­le­ment inclu­sive » façon Blanquer, n’est qu’une école char­gée de faire plus avec moins, et sur­tout à moindre coût.

15 ans de pré­ca­ri­té
Après 15 ans de grandes phrases sur « l’accueil » des élèves en situa­tion de han­di­cap dans les éta­blis­se­ments sco­laires, le bilan de la loi de 2005 est maigre, et repose avant tout sur des per­son­nels main­te­nus dans la pré­ca­ri­té. L’abandon des contrats uniques d’insertion pour des CDD de droit public n’a pas mar­qué de grande avan­cée. Les salaires res­tent scan­da­leux (autour de 750 € par mois), le sta­tut tou­jours aus­si fra­gile, et la recon­nais­sance inexis­tante.
La mise en place des Pial, quant à elle, s’inscrit dans le ren­for­ce­ment de la logique mana­gé­riale vou­lue par Blanquer. Parfait résu­mé d’une poli­tique axée sur l’accroissement de la capo­ra­li­sa­tion et de la flexi­bi­li­té sans aug­men­ta­tion de moyens, les Pial viennent écla­ter encore un peu plus la ges­tion quo­ti­dienne des AESH. Alors qu’elle rele­vait déjà des bons vou­loirs des aca­dé­mies, entraî­nant des dif­fé­rences de trai­te­ment entre elles, les Pial appro­fon­dissent ces dif­fé­rences au sein même de ces der­nières, chaque pôle ayant sa poli­tique et sa façon de gérer ses accompagnant·es. Le secré­ta­riat des pôles confié à un·e AESH ajoute la hié­rar­chi­sa­tion qui man­quait encore, four­nis­sant à l’administration un·e petit·e chef·fe sans aug­men­ta­tion de dépenses, ni sta­tut appro­prié.
Quand le ministre annonce, lyrique, des aug­men­ta­tions « his­to­riques » de 15 euros par mois, c’est des enseignant·es qu’il s’agit. Les pré­caires ? Blanquer pré­fère encore éco­no­mi­ser quelques cen­taines de mil­lions plu­tôt que de pro­cé­der à des reva­lo­ri­sa­tions.

Une inclu­sion dégra­dée pour tou·tes
Les consé­quences de ces choix, nous les consta­tons tou·tes, quel que soit notre poste. Des élèves dont les besoins ne sont pas pour­vus, des prises en charge indi­gentes sau­pou­drées quelques heures par semaine, des prof·fes qui ne peuvent plus gérer de front les inclu­sions et leurs 30 élèves, des classes qui explosent, des per­son­nels qui craquent, des élèves « inclus·es » mais maltraité·es, des familles dans le désar­roi. Si on ajoute les leçons de morale hié­rar­chique sur notre « devoir d’accueil » et la culpa­bi­li­sa­tion des per­son­nels qui n’y par­viennent pas, on a une idée de la situa­tion concrète qui se cache der­rière les vibrantes décla­ra­tions de « l’école inclu­sive ».
Il est temps que cette situa­tion change, et que l’ambition d’une école plei­ne­ment inclu­sive ne se fasse plus sur le dos des per­son­nels et des élèves, et en lieu et place des ins­ti­tu­tions de soin, qui voient leurs finan­ce­ments tou­jours réduits. Les poli­tiques d’austérité ont là aus­si fait des dégâts, et appro­fon­di les dif­fi­cul­tés d’accueil et de soin.
Face à un ministre qui affiche chaque jour un peu plus son mépris pour les per­son­nels de l’Éducation Nationale, à com­men­cer par les plus pré­caires, nous appe­lons l’ensemble des per­son­nels à se mettre en grève le 3 juin pro­chain ! Obtenir des avan­cées pour les AESH, c’est ouvrir la porte pour en obte­nir pour tou·tes !

Pour une école soli­daire et éga­li­taire : élèves, parents, per­son­nels, l’école est à tout·es ! Nous reven­di­quons :
l’augmentation immé­diate des salaires de tous les per­son­nels, et en par­ti­cu­liers des plus pré­caires ;
l’abandon des Pial et de la mutua­li­sa­tion des AESH ;
la titu­la­ri­sa­tion de tou·tes les pré­caires, sans condi­tion de concours, de diplôme ni de natio­na­li­té ;
la recon­nais­sance du temps plein à 27h/​semaine (24h avec élèves et 3h de pré­pa­ra­tion et de concer­ta­tion) ;
une for­ma­tion de qua­li­té et diplô­mante ;
la garan­tie de réem­ploi de tou·tes les pré­caires.

RASSEMBLEMENT À 12H30

DEVANT LA DSDEN DE RENNES (1 QUAI DUJARDIN)

Télécharger l’ap­pel inter­syn­di­cal à la grève

Télécharger aus­si le tract de la CNT Éducation 35