Rassemblement contre la mortalité dans le BTP

OU SONT LES DERNIERS POILUS ?

Alors que les der­niers témoins des atro­ci­tés de la guerre de 14/​18 ont main­te­nant dis­pa­ru, qui pour­ra encore par­ler des morts dans la boue, des gueules cas­sés, des ampu­tés et des gazés ?

Et bien nous !
Travailleurs du Bâtiment, des Travaux Publics et des métiers du Bois.
Morts dans la boue des chan­tiers, can­cé­reux de l’amiante, Bancals du dos ou de la hanche, tous­so­teux du cobalt du chlore ou de la téré­ben­thine, sili­co­sés aux pous­sières mul­tiples, broyés par la machine …
Car, 90 ans après l’armistice, la guerre de classe conti­nue et les tra­vailleurs du BTP en sont tou­jours les pre­mières vic­times.

NOS VIES VALENT PLUS QUE LEURS PROFITS

C’est place de l’Alma, où le peuple vient par­fois hono­rer la mémoire d’une prin­cesse défunte, et tout près d’un zouave qui devrait bien plus sou­vent ser­vir de ther­mo­mètre social,que la fédé­ra­tion Construction de la CNT à vou­lu qu’en ce jour de com­mé­mo­ra­tion on se sou­vienne de tra­vailleurs sacri­fiés à une logique de pro­fit, et trop vite oubliés.
Pour 1 584 916 sala­riés du BTP, on a comp­té en 2009 :
- 120 386 acci­dents de tra­vail moti­vant arrêt
- 8 712 acci­dents de tra­vail avec inca­pa­ci­té per­ma­nente
- 141 décès, dont 26 dus à des mala­dies pro­fes­sion­nelles

Pour 514 793 sala­riés du Bois, de l’Ameublement, Papier-Carton et Textile, on a comp­té en 2009 :
- 25 396 acci­dents de tra­vail moti­vant arrêt
- 2 090 acci­dents de tra­vail avec inca­pa­ci­té per­ma­nente
- 22 décès

A cette triste comp­ta­bi­li­té il fau­drait ajou­ter toute une par­tie des tra­vailleurs inté­ri­maires dont plus de 20{eccd8cfd18c7388c1e0028ba20803a52c383a09b12bf512b4347cbac2b655287} tra­vaillent dans le BTP, et qui pour 3 017 372 équi­va­lents temps pleins (toutes indus­tries confon­dues), on a comp­té en 2009 :
- 127 268 acci­dents de tra­vail moti­vant arrêt
- 8 602 acci­dents de tra­vail avec inca­pa­ci­té per­ma­nente
- 57 décès

Ces chiffres énon­cés, res­tent impuis­sants à illus­trer la dou­leur, des cen­taines de familles et de cama­rades de tra­vail, que ces dis­pa­ri­tions pré­ma­tu­rées pro­voquent .

DES BATAILLONS D’AFRIQUE AUX TRANCHÉES DU BTP,
LES TEMPS ONT-ILS VRAIMENT CHANGE ?

Les tra­vailleurs immi­grés res­tent les plus expo­sés à la pré­ca­ri­té et aux dan­gers de nos métiers.
Non for­més, sous-équi­pés, volés et gru­gés par les mar­chands de som­meil, les maqui­gnons de l’intérim, les singes du BTP, cer­tains demeurent sans droit ni titre, alors que depuis des années ils édi­fient ce qui par­ti­cipe à la qua­li­té de nos vies.
Seuls ou en famille, par­qués dans des foyers déla­brés, des hôtels pour­ris, ou des cités ghet­to, ils res­tent sou­mis au contrôle d’identité et à la rafle. Considérés comme des citoyens de seconde zone, ils n’ont sou­vent à léguer à leurs enfants que le mépris reçu, et trans-géné­ra­tion­nel, de la France à leur égard.

Les tra­vailleurs immi­grés sont nos cama­rades de tra­vail et de com­bat, et c’est à ce titre que la Fédération Construction CNT tient à leurs réser­ver toute leur place dans cette :

Journée natio­nale de lutte contre la mor­ta­li­té au tra­vail dans le BTP.

RASSEMBLEMENT
JEUDI 11 NOVEMBRE 2010
A 11H00
Place de l’Alma – 75008 Paris
(Prises de parole & témoi­gnages sur la mor­ta­li­té au tra­vail)