Revue N’autre école Édito du n° 30 « Famille et école »

Longtemps l’école a été, à tort ou à rai­son, syno­nyme de pro­grès indi­vi­duel ou col­lec­tif. Aujourd’hui on lit que les sui­cides d’enfants s’accroissent dans les pays où l’école est syno­nyme de pres­sion. Une pres­sion qui ne pro­duit pas que des drames, mais aus­si du mal-être ordi­naire, de l’anomie ou de l’absentéisme.

Les familles sont, comme les per­son­nels, à la fois vic­times et acteurs de ce stress per­ma­nent : on pousse les enfants mais sans savoir les aider, on leur dit de tra­vailler encore et encore, sans pour­quoi ni com­ment. Pour les familles popu­laires s’ajoute la honte : on ne sait pas expli­quer, on n’y com­prend rien, on aime­rait bien que nos enfants fassent mieux que nous mais eux ne veulent pas. On n’est pas pré­sen­table dans la socié­té des bacs +.

Comment en sor­tir alors que l’on sait que le mal est ailleurs, dans la com­pé­ti­tion for­ce­née et dans l’espoir vain d’une pro­mo­tion par l’école, dans la struc­ture sociale, dans le mépris de l’humain ?

En évi­tant, pour les ensei­gnants, d’externaliser le tra­vail sco­laire (les fameux « devoirs ») et de juger « ces familles-là » : la fron­tière n’est pas entre elles et nous.

En créant des ren­contres dignes avec ces familles (les mères, 9 fois sur 10), qui savent évi­ter et le déni et la sou­mis­sion. En se bat­tant avec elles pour le main­tien d’une classe ou pour un enca­dre­ment humain accep­table.

Pour peu qu’on les incite, pour peu qu’on les invite au lieu de les convo­quer, on peut être en alliance.

Ce numé­ro, qui addi­tionne à son habi­tude éclai­rages variés voire contra­dic­toires et signes d’inventivité, se situe dans cette démarche concrète et ambi­tieuse.

Révolutionnaire ?

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