Servier : quand les vautours pharmaceutiques décident de la politique de santé

Depuis plu­sieurs semaines, appa­raissent au grand jour, à tra­vers l’affaire du Mediator les conflits d’intérêts qui pré­sident mal­heu­reu­se­ment une bonne par­tie de la poli­tique de san­té de la France.

C’est ain­si que l’on découvre pêle-mêle qu’un médi­ca­ment soup­çon­né de dan­ge­ro­si­té depuis 1999 a pu encore être com­mer­cia­li­sé pen­dant 11 ans, qu’une par­tie des conseillers de l’Afssaps qui délivre les auto­ri­sa­tions de mise sur le mar­ché tra­vaillent en même temps pour les grands labo­ra­toires, que ces mêmes labo­ra­toires se livrent aux pires méthodes de mer­chan­di­sing ou de lob­bying auprès des méde­cins afin de favo­ri­ser les pres­crip­tions de leurs molé­cules ou que le cynisme du fon­da­teur de Servier lui per­met même d’ironiser sur le nombre de vic­times faites par son médi­ca­ment.

Mais cette offrande au mar­ché du sec­teur de la san­té a aus­si de nom­breuses autres consé­quences comme par exemple la médi­ca­li­sa­tion de tous les petits troubles que la popu­la­tion peut ren­con­trer ou la lutte des grands labo­ra­toires contre les médi­ca­ments géné­riques. Autant de moyens pour ces vau­tours phar­ma­ceu­tiques d’organiser le sipho­nage des caisses de la Sécurité Sociale.

Toutes ces révé­la­tions ne sont pas sur­pre­nantes quand on se rap­pelle, il y a seule­ment un an, à quel point la cam­pagne de vac­ci­na­tion contre le virus H1N1 avait déjà été enta­chée de prises d’intérêts de la part des gros labos.

Face à cette situa­tion, la CNT appelle à la sor­tie du capi­ta­lisme du sys­tème de san­té et à sa ges­tion par les tra­vailleurs eux-mêmes. La poli­tique phar­ma­ceu­tique doit être orga­ni­sée seule­ment dans l’intérêt de la popu­la­tion. Il est aber­rant que les pro­fits puissent prendre le pas sur la san­té de tous et les décès dus à ces médi­ca­ments nui­sibles sont à ajou­ter à la longue liste des vic­times du capi­ta­lisme.

C’est nous qui finan­çons la Sécu par nos coti­sa­tions sociales, c’est à nous de déci­der de son fonc­tion­ne­ment !

CNT – secré­ta­riat média & Fédération des tra­vai­leurs-euses de la Santé et du Social