Ton droit du travail vaut bien une grève générale !

Ton droit du travail vaut bien une grève générale !

Le gou­ver­ne­ment vient de divul­guer son pro­jet de loi sur la négo­cia­tion col­lec­tive, le tra­vail et l’emploi. Ce pro­jet est une véri­table contre-révo­lu­tion libé­rale qui vise à détruire l’ensemble des pro­tec­tions col­lec­tives des sala­rié-e‑s. Tout y passe : pro­tec­tion contre les licen­cie­ments, temps de tra­vail et heures sup­plé­men­taires, méde­cine du tra­vail, ampli­tudes horaires ampli­fiées (10 à 12h) même pour les mineurs (sans auto­ri­sa­tion de l’inspection du Travail, juste une infor­ma­tion préa­lable), pla­fon­ne­ment des indem­ni­tés prud’homales… et ins­tau­ra­tion de réfé­ren­dums d’entreprises (afin de cas­ser la hié­rar­chie des normes qui garan­tit la supré­ma­tie de la Loi face aux accords de branches ou d’entreprises), qui per­met­tront aux patrons de contour­ner les syn­di­cats en met­tant direc­te­ment le pis­to­let sur la tempe des salarié.e.s. C’est un vrai cata­logue du MEDEF, un cahier reven­di­ca­tif en bonne et due forme, trans­po­sé en texte de loi par un gou­ver­ne­ment vas­sal.

Après avoir annon­cé ces mesures sur un ton hau­tain et auto­ri­taire, mena­çant immé­dia­te­ment d’user du 49.3, le gou­ver­ne­ment s’est vou­lu ras­su­rant ce lun­di, lors de la visite de Manuel Valls, de Myriam El Khomri et d’un autre misé­rable tar­tuffe à Mulhouse. Une visite pleine de mépris lorsqu’un délé­gué CGT a remis une péti­tion s’opposant à cette contre-réforme de plus de 400 000 signa­tures (en cinq jours !), péti­tion ini­tiée par des syn­di­ca­listes que l’on ne peut pour­tant qua­li­fier de révo­lu­tion­naires, cer­tains étant même proches du PS.

Ce gou­ver­ne­ment cherche clai­re­ment l’affrontement avec les classes popu­laires et cette des­truc­tion du code du tra­vail, cou­plée à celle de l’assurance chô­mage restrei­gnant les droits des chô­meuses et des chô­meurs, ne reflète rien d’autre que la volon­té de libé­ra­li­ser tota­le­ment le mar­ché du tra­vail. Après la loi Macron, et toutes les mesures d’exonération de coti­sa­tions sociales dont le patro­nat a usé et abu­sé pour aug­men­ter ses béné­fices, après les ter­ribles réformes sur les retraites qui se sont enchaî­nées, après la des­truc­tion sys­té­ma­tique de tous les ser­vices publics, sans qu’une réac­tion d’envergure ne se fasse jour, il fal­lait bien que le coup fatal arrive : en finir avec les res­tric­tions col­lec­tives et indi­vi­duelles aux licen­cie­ments, en finir avec toute forme de pro­tec­tion des sala­rié-e‑s.

La pro­pa­gande est tou­jours la même. Le cadre légal serait trop lourd et désuet pour faire face à la mon­dia­li­sa­tion capi­ta­liste, ce qui empê­che­rait la crois­sance et donc l’emploi. C’est une aber­ra­tion totale quand on sait que le pays est le deuxième au monde en termes de pro­duc­ti­vi­té. Car c’est bien le Code du Travail qui a per­mis de don­ner aux travaillleur.se.s des garan­ties sur leur temps de tra­vail, leur san­té, leur pro­tec­tion sociale et la rela­tive dura­bi­li­té de leurs emplois. C’est bien bien le Code du Travail qui a per­mis aux sala­riés de faire face au rap­port inégal qu’ils entre­tiennent avec le patro­nat du fait du lien de subor­di­na­tion inhé­rent à toute rela­tion sala­riale. Ce n’est donc pas au nom de l’emploi et de la com­pé­ti­ti­vi­té, mais bien pour son propre pro­fit que le MEDEF, aidé par ce gou­ver­ne­ment aux ordres, veut tout reprendre sous cou­vert d’une crise éco­no­mique dont ils sont les seuls res­pon­sables. Ils veulent le beurre et l’argent du beurre !

De plus, cette réforme touche l’ensemble de la régle­men­ta­tion du tra­vail au pré­texte d’alléger et de sim­pli­fier sa lec­ture qui, selon nos diri­geants, serait trop com­plexe actuel­le­ment. Une fois de plus, cela va en sens unique, tan­dis que l’accès aux droits des chô­meurs et des chô­meuses relève du par­cours du com­bat­tant !

Selon le Premier Sinistre, « nous sommes au XXIe siècle, pas au XIXe ». Très bien. Si c’est le cas, qu’il cesse de vou­loir nous y rame­ner en don­nant tous les droits au patro­nat qui n’en deman­dait pas tant.
Il y a plus grave encore. Cette réforme, tout comme celles por­tant sur la Constitution et la loi pénale, se fait alors que nous sommes sous état d’urgence et que la répres­sion frappe l’ensemble des mili­tant-e‑s syn­di­caux, allant même jusqu’à la pri­son. Comment ne pas pen­ser dès lors que ce gou­ver­ne­ment joue au pom­pier pyro­mane, alors que le FN se tient en embus­cade, éruc­tant déjà des saillies sur cette réforme et dénon­çant l’usage éven­tuel de l’article 49.3 qu’il ne renie­rait pour­tant pas si on lit bien son pro­gramme ? Comment ne pas pen­ser que ce gou­ver­ne­ment de sociaux-traîtres (à défaut de socia­listes) s’est don­né les armes pour muse­ler toute contes­ta­tion sociale, qui ne pour­ra qu’arriver à la vue de cette poli­tique d’austérité sans pré­cé­dent ?

Loi El Khomri : la machine à remon­ter le temps !

Pour la CNT, les choses sont claires. Le rôle du syn­di­ca­lisme n’est pas d’écrire avec le gou­ver­ne­ment la pire opé­ra­tion de des­truc­tion des acquis sociaux de l’Histoire, il consiste à s’inscrire dans un rap­port de force, celui de la lutte des classes, qui per­met­tra d’imposer au gou­ver­ne­ment l’abandon total et défi­ni­tif de l’ensemble des dis­po­si­tions scé­lé­rates qui consti­tuent ce pro­jet de loi. Pour nous, comme pour les géné­ra­tions futures, celles de nos enfants, rien n’est impos­sible : il est néces­saire de faire front pour faire recu­ler la loi du Capital !

Il appar­tient désor­mais à toutes celles et à tous ceux qui sont conscient-e‑s de ce ter­rible enjeu pour les classes popu­laires d’informer par­tout les tra­vailleurs et tra­vailleuses de la per­ver­si­té d’une telle réforme, de mul­ti­plier les réunions publiques et les assem­blées géné­rales ain­si que les débrayages dans tous les sec­teurs d’activité, de coor­don­ner les ini­tia­tives uni­taires et de par­ti­ci­per à toutes celles qui ver­ront le jour pour mettre en échec ce pro­jet en déve­lop­pant grèves, occu­pa­tions et blo­cages. Bref, il appar­tient doré­na­vant à cha­cun de se mobi­li­ser, sur tous les ter­rains, pour gagner le retrait de cette réforme ignoble. Car assu­ré­ment, le code du tra­vail vaut bien une grève géné­rale !

A Rennes, Rassemblement à 12h

Mercredi 9 Mars

Place du Parlement

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